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Reportage Afrique

Nigeria: la lutte contre le trafic de drogues à Kano [1/3]

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Au Nigeria, la codéine est un problème majeur de société depuis des années. Des millions d'adolescents et d'adultes consomment à forte dose des médicaments contenant cette substance et normalement uniquement prescrits sur ordonnance. Au Nord du Nigeria, les autorités sanitaires estiment que plus de 3 millions de flacons de sirop à base de codéine seraient consommés par jour. L'importation et l'utilisation de ce médicament sont interdites au Nigeria depuis le mois de mai. Cette substance appartenant à la famille des opiacés provoque une forte dépendance physique et psychologique. Une agence fédérale, la NDLEA, oeuvre depuis près de 30 ans pour appliquer une véritable politique anti-drogue sur l'ensemble du Nigeria. Les progrès de la lutte contre la drogue sont constants avec des contrôles sur les frontières, mais aussi à l'intérieur du pays.

Le NDLEA lutte contre la drogue au Nigeria en intervenant sur le terrain.
Le NDLEA lutte contre la drogue au Nigeria en intervenant sur le terrain. Capture d'écran : https://ndlea.gov.ng/
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C’est sous la protection d’agents armés et doigt sur la gâchette qu’Ahmed Ali ouvre un sac en jute contenant des paquets. Devant lui se tient un homme présumé détenteur de toute cette matière. L’officier Ahmed lui explique lentement la procédure :

« Nous vous avons interpellé avec ce gros paquet et vous vous souvenez avoir déclaré lors du premier interrogatoire que c’était de la marijuana, de l’herbe. Pour l’instant, nous ne savons pas tant que nous n’aurons pas le résultat d’un test. Et si c’est bien de l’herbe, nous devrions voir précisément cette couleur-là, ce violet. »

A Kano, l’agence fédérale d’appui aux lois contre la drogue saisit chaque année des centaines de tonnes de produits illicites. Pourtant, des quantités encore plus importantes passent entre les mailles des filets. Ali Yahaya, le commandant adjoint de l’agence de Kano, en est bien conscient :

« Nous avons réactualisé nos modes d’intervention. Avant, nous étions davantage sur une approche en réaction. Et maintenant, nous sommes passés de l’attentisme à de l’anticipation. Nos équipes ne restent plus assises dans nos bureaux. 24 heures sur 24 de 7 jours sur 7, nous sommes toujours en mouvement. » 

La brigade anti-drogue de Kano couvre un territoire mêlant milieu urbain et zone rurale. Depuis quelques mois, les agents ont une nouvelle mission
ils doivent s’appuyer davantage sur les populations locales comme le décrit le commandant adjoint Ali Yahaya :

« Nous n’avons plus besoin de sortir avec des armes à feu et commencer à nous battre. Désormais, les gens n’hésitent plus à nous indiquer chaque endroit de la ville ; notamment les lieux où nous serions susceptibles de pister les jeunes de leur communauté, complètement plongés dans la consommation de stupéfiants et ceux liés aux trafics de drogue. Parfois, dans certaines communautés, ça peut aller jusqu’à séquestrer des toxicomanes hors de contrôle. Avant que finalement ils nous appellent, afin que nous arrêtions ces personnes hors de contrôle. »

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