Qu'est-ce que le Nouvel Age ?

Le courant du Nouvel Age (New Age en anglais) est une nébuleuse aux contours flous qui englobe de nombreux aspects de la vie : spiritualité, philosophie, santé (médecines alternatives), croyances parallèles (astrologie, voyance), parasciences (magnétisme, télépathie...). Né dans les années 60 aux Etats-Unis, en réaction contre la société de consommation, le Nouvel Age a débarqué en France dans les années 70. Quête spirituelle et recherche de l'épanouissement personnel, il emprunte aux grandes religions tout en annonçant leur disparition. Les adeptes du Nouvel Age sont convaincus qu'en 2160, l'humanité passera de l'"ère des Poisson" à celle du "Verseau", temps de la paix et de l'harmonie. Pour que l'homme prenne conscience de l'"énergie" qui sommeille en lui, le Nouvel Age propose de multiples techniques, tirées de la psychanalyse, des spiritualités orientales, du yoga, de l'astrologie, des médecines douces etc. La vague Nouvel Age s'accompagne d'un déferlement d'articles de consommation : livres (rayon "Développement personnel"), stages, disques, films, séminaires, sites Internet... Sans fondateur, sans hiérarchie, sans structuraiton interne, le Nouvel Age s'apparente à une mentalité, un courant de pensée.

Le Nouvel Age est-il une religion ?

La plupart de spécialistes s'accordent à dire que le Nouvel Age n'est aps une religion. "D'abord, on ne reconnaît pas, dans la pratique du Novuel Age, de mode religieux : pas de dogme, pas de théologie, pas de fidèles, pas d'"héritage" à la naissance, explique le philosophie Michel Lacroix, auteur d'un livre sur le sujet (1). Ensuite, le Nouvel Age n'envisage pas de séparation entre Dieu et les hommes, mais plutôt l'idée qu'on est tous Dieu. Enfin, les religions proposent l'idée d'un Salut qui vient d'"En- Haut". Le nouvel Age, au contraire, émet l'idée d'une toute-puissance de l'homme, qui peut se sauver par lui-même."

Pourquoi l'Eglise a-t-elle rendu public un document sur ce sujet ?

Face à l'écho que rencontrent certaines thèses du Nouvel Age (selon les sondages, par exemple, un quart des Français croient à l a réincarnation), les conseils pontificaux de la Culture et pour le Dialogue interreligieux ont jugé bon de rédiger un rapport provisoire (2) ayant "pour but d'aider les catholiques à découvrir la clé d'interprétation des principes de base de la pensée du Nouvel Age, pour pouvoir porter une appréciation chrétienne sur les éléments qui se présentent à eux." Le document, accessible, pourvu d'un glossaire reprenant les principaux termes du Nouvel Age, reconnaît "les aspects d'authentique soif spirituelle", qui fondent cette religiosité, mais estime qu'elle est incompatible avec la foi chrétienne. Ce document est destiné, d'abord, à "ceux qui sont engagés dans l'action pastorale afin qu'ils soient en mesure d'expliquer en quoi le mouvement du Nouvel Age diffère de la foi chrétienne".

Quelle réponse suggère l'Eglise ?

Avant toute chose, l'Eglise appelle à la vigilance et au discernement. Selon le rapport du Saint-Siège, le dialogue interreligieux - avec les religions orientales notamment - est parfois prétexte à des rapprochements équivoques entre chrétiens et Nouvel Age. Certains endroits du monde, comme l'Amérique du Sud, ont particulièrement concernés par ce méli-mélo, même si de telles confusions commencent égalemnt à se produire chez nous. "On a vu, lors de rassemblements interconfessionnels, confirme le P. Joseph-Marie Verlinde, spécialiste du sujet (3), de la poudre d'or apparaître sur la peau de certains participants... Il serait dommage de laisser des manifestations de l'ordre du merveilleux envahir des assemblées dont le but est d'approfondir la relation à Dieu."

Enfin, le document du Vatican insiste sur la nécessité de prendre en considération la "vraie soif de Dieu" des hommes d'aujourd'hui. "Le nouvel Age est un véritable défi pour les chrétiens, assure le P. Joseph-Marie Verlinde. Il nous oblige à nous convertir, afin de témoigner du bien-fondé de notre foi". C'est ce que rappelle Jean-Paul II dans ce discours à un groupe d'évêques américains : "Les pasteurs doivent se demander honnêtement s'il prêtent suffisamment d'attention à la soif du coeur humain pour la véritable eau vive que seul le Christ, notre Rédempteur, peut lui apporter.