1 Philosophie du Revenu Citoyen


« Vous voulez secourir les pauvres, moi je veux supprimer la misère. » Victor Hugo

C’est sous l’appellation de « Revenu Citoyen » que nous proposons le revenu d’existence, revenu universel, revenu inconditionnel, revenu de base. Le Revenu Citoyen (R.C.) est un revenu individuel, inconditionnel, égal au seuil de pauvreté, universel, cumulable aux autres revenus, distribué à tous les citoyens d’une communauté donnée, pour nous la française.
1000 € par mois en crédit sur la feuille d’impôt, crédit d’impôt, impôt négatif, tout au long de la vie, sans condition, sans contrôle des ressources, ni contrepartie. Il concrétise l’appartenance de chacun à la communauté et le respect de la personne humaine.
La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme indique :
« Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant. »
« L’éradication de la pauvreté et la lutte contre la précarité sont des enjeux de civilisation. »

Revenu Citoyen et fiscalité d’utilité publique suppriment misère et assistanat et assurent une existence digne.


La politique, organisation de la cité, art d’organiser la cité, place le R.C. au cœur, en nouvel organisateur de la cité.


Le marché, fait naturel, est une jungle naturellement inégalitaire.
Le R.C. distribué, fait culturel, est égalitaire et organise une économie et une société AVEC travail et non DE travail, AVEC marché et non DE marché, économie et société de créativité.

Il réconcilie les concepts de liberté et d’égalité par un lien de fraternité effective, un revenu commun. Il permet le partage drastique du travail afin de produire moins mais mieux et de ce fait il autorise la transition écologique et existentielle.

Le libéralisme démocratique exige l’égalité des chances que l’héritage perturbe. Libertaire, keynésien, le R.C., archétype de la pensée de gauche, constitue un nouveau paradigme et introduit en elle une double rupture : Rupture avec le productivisme et avec le couple capital-travail, avec le marxisme- léninisme et son apologie du travail et du salariat, rupture avec la social-démocratie honteusement ralliée à l’économie DE marché, au capitalisme.
Le R.C. est compatible avec l’écosocialisme, tel que formulé par André Gortz, et avec les pensées fédéralistes et libertaires.
Il rend la gauche à nouveau respirable en écartant l’extrême gauche marxiste-léniniste et en exigeant de la social-démocratie qu’elle revienne sur son ralliement productiviste au capitalisme.
L’écologie, si elle suit ce distributisme s’avère aussi compatible mais cela reste une exigence qui n’est pas dans son essence.
L’écologie ne suffit pas, soyons écologistes existentialistes, Esprits Libres, pratiquons l’art vécu et l’art politique, le Bien Vivre.
L’écologie doit mettre en avant le R.C. et cette rupture économique d’avec le capitalisme afin d’adopter une fiscalité d’utilité publique. Elle doit enfin s’inscrire, du point de vue institutionnel, dans le républicanisme démocratique laïque en opposition aux séparatismes et aux populismes.

Fiscalité, d’utilité publique, et institutions, VIème République de démocratie vivante, sont les clés de la transition existentielle, clé de la transition écologique. Dialectique de l’art politique et de l’art vécu indissociables tant nous sommes individus et citoyens.


Le Revenu Citoyen et son économie distributiste changent de paradigme et affirme la contemporanéité de la pensée libertaire dépassant capitalisme et marxisme.

« Ce règne de la liberté ne commence en fait que là où cesse le travail imposé par la nécessité et la finalité extérieure ; il se trouve donc par-delà la sphère de la production matérielle proprement dite. » Karl Marx, Le Capital.
« Aussitôt qu’il existera pour tous une marge de liberté réelle au-delà de la production de la vie, le marxisme aura vécu : une philosophie de la liberté prendra sa place. Mais nous n’avons aucun moyen, aucun instrument intellectuel, aucune expérience concrète qui nous permette de concevoir cette liberté ni cette philosophie. » Jean-Paul Sartre, Question de méthode.

Le peuple n’existant pas, il est commode de le faire parler ou de parler en son nom. Comme le Dieu des religions, il reste muet et ne dément pas. Il ne va pas protester ce peuple, ce prolétariat, ce Dieu. Ce qui existe, c’est une fracture nouvelle entre classes moyennes inférieures et supérieures. Premières appauvries soumises aux tentations néo-fascistes de droite et sociales-fascistes de gauche. Son appauvrissement fait de la couche inférieure de la classe moyenne un sujet sensible à l’immigration car les populations étrangères viennent la concurrencer sur le plan économique. Le travailleur immigré était toléré quand il venait faire le sale travail, à l’époque du plein-emploi, et gagner une misère à côté de l’ouvrier français, quand on imaginait qu’il allait repartir. Chômage et différends culturels changent tout.

Parler au nom de cette couche inférieure, lui donner une fausse identité de peuple c’est l’isoler et la détacher de la citoyenneté pour l’entrainer dans l’aventure politique.

En donnant revenu et dignité aux membres de la communauté française, le R.C. requalifie socialement nos citoyens, leur redonne la dignité en supprimant l’assistanat et le chômage et unifie la population dans un ensemble citoyen solidaire. Classes moyennes aisées et pauvres se rapprochent culturellement, économiquement et socialement et s’éloignent du lumpenprolétariat, de la condition de chômeur ou d’assisté. Cela discrédite les populistes des deux extrêmes. Le R.C. implique dialectique existentialiste, vitaliste, sociétale et projet de société.

Sans R.C., pas de disparition de l’assistanat, de l’usine à gaz sociale impuissante et onéreuse et de la misère. Pas de démocratie économique, ni en conséquence d’authentique démocratie politique sinon formelle, pas de démocratie vivante. Pas de priorité à la santé et à la culture.

Sans R.C., pas de fiscalité d’utilité publique, pas de sortie de l’économie de marché possible, sauf rejet de tout marché par la socialisation ou une autre forme totalitaire.

Sans R. C., perpétuation d’une société de marché entrainée de facto par cette économie de marché. Pas de sortie de la centralité du travail, du productivisme et du chômage. Pas d’écologie conséquente. Ni liberté, ni égalité, ni fraternité, réelles. Pas de libéralisme libertaire instaurant l’égalité des chances et le droit à l’héritage partagé, moins de coopération, de vie associative, de bénévolat, de créativité, de bien vivre.

Ouvrons la liberté pour chacun de réaliser sa propre conception de la vie bonne, les chemins de la liberté, Buen Vivir et pura vida.


Le R.C. partage également entre tous les citoyens un revenu commun, un bien commun, véritable fraternité héritage des générations passées. Le R.C. est un dépassement du marxisme et de la lutte des classes, dépassement et non négation, comme un dépassement du capitalisme, créant une appartenance citoyenne existentielle soldée par un revenu commun et une préservation du marché sans son hégémonie capitaliste.

Régulation républicaine et distributiste de la part libérale de l’économie, le R.C. sert de modèle social dans le cadre d’un noyau fédéral européen et remplace la centralité du marché et du capital par la centralité de la créativité et de l’écologie.

Le R.C. ne dépend ni du marché, dont nous gardons la vitalité mais dont nous réduisons l’influence sur nos vies, ni de l’assistanat qu’il supprime. Il correspond au seuil de pauvreté, moitié du salaire médian. La société s‘organise sans pauvres, avec les gains de sociabilité, de santé publique, de cohérence sociale et démocratique que cela entraîne.

Inspiration libérale-libertaire, fédéraliste et humaniste, éco-socialiste, autogestionnaire et coopérative, cynique et conséquencialiste, épicurienne et spinoziste.


Montant du Revenu Citoyen 

200 € par mois de 0 à 16 ans, 400 € par mois de 16 à 18 ans, 1000 € par mois de 18 à 60 ans,

À partir de 60 ans, transition vers un R.C.-Retraite :

60 ans : 1200 €, 62 ans : 1400 €, 64 ans : 1600 €, 68 ans :

1800 €. Retraite égale pour tous et indexée sur le revenu médian des actifs.

Clause grand-père : Ceux qui, jusque-là, ont cotisé gardent leurs acquis. Le complément leur est versé si leur retraite dépasse 1800 € et ils conservent le montant de leur retraite actuelle.