Des machines et des profs

17/01/2023 (2023-01-16)

À l’heure où les individus seraient trop nombreux sur cette belle planète et qu’à l’aide de funestes injections on en diminuerait le nombre, on découvre manquer de médecins puis de profs, et au-delà de supprimer leur domaine de compétence, on fait semblant de les remplacer par une pseudo intelligence artificielle

Il est temps de tous se lever contre cette imposture qui consiste à faire croire que des machines (créées par l’h) pourraient le remplacer

Que cette belle tribune de Karen Brandin en appelle d’autres pour finalement hurler tous ensemble que l’Homme n’est pas une machine et que son enseignement comme ses soins ne peuvent être que donnés directement par lui et non par des robots délivrés par des machines, souvent bloquées d’ailleurs ce qui fait espérer la disparition rapide de leur hégémonie.

Réagissons par notre propre expérience et accumulons les témoignages

MERCI À KAREN ET À TOUS CEUX QUI VONT SOUTENIR SON BEAU COMBAT

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Nicole Delépine

Par Karen Brandin

J’étais encore au tout début de mes études lorsque cette formule, qui allait devenir par la suite célèbre, une phrase au moins autant citée que détournée depuis : « Il faut dégraisser le mammouth, » a été prononcée par Claude Allègre, alors ministre de l’Éducation nationale. À l’époque, je n’y avais prêté qu’une attention distraite, mais pour autant je n’y avais pas seulement vu la promesse d’une diète économique sévère, mais aussi en filigrane, la menace à peine voilée d’une sorte de mutilation à venir.

J’avais cette image, qui m’est restée d’ailleurs, de ce corps massif de l’Instruction, un corps enseignant robuste, riche, fibreux et complexe dont on allait finalement s’évertuer à arracher des lambeaux entiers de « matière ». En premier lieu desquels, ceux attachés aux disciplines estimées superflues ou élitistes dont les langues mortes bien sûr.

En tout égoïsme, il faut bien reconnaître que cela me rassurait. Je me disais que quand bien même la « bête » agonisante n’aurait un jour plus que la peau sur les os, il resterait toujours le squelette ; à savoir le socle des disciplines fondamentales. Ces disciplines intouchables et sacrées, dont les mathématiques faisaient, feraient forcément partie. Pas une seconde alors, j’aurais imaginé que le sacrifice irait jusqu’au désossement final et que les maths, comme du reste la philosophie ou la littérature, seraient vaporisées, vidées de leur « substantifique moelle ».

Depuis plus de dix ans1, nous sommes quelques-uns à alerter régulièrement sur cette entreprise de destruction massive et l’hémorragie scientifique qui ne manquera pas d’en résulter. Mais puisque l’on est seuls, puisqu’on est fous et qu’ils sont si nombreux, et puisque surtout, l’on est pris au piège du redoutable courant des baïnes de la « désinstruction nationale »2 selon le terme de René Chiche au point d’être empêchés de lutter efficacement contre cet Enseignement de l’Ignorance parfaitement décrit par Jean-Claude Michéa3 dans un essai prophétique du même nom, le temps semblait peut-être venu finalement de suivre les recommandations des sauveteurs en pareil cas : arrêter de lutter ; se laisser dériver, quitte à échouer sur un autre rivage que celui de l’enseignement.

Se laisser dériver pour ne pas se noyer dans une mer de désillusions et de trahisons successives.

Et puis comme souvent dans ces moments de découragement et de fatigue, on croise comme un fait exprès, des regards d’élèves plus confiants que d’ordinaire, plus pressants aussi ; des jeunes gens qui comptent sur vous pour les amener à bon port, malgré le gros temps. Ces jeunes qui s’en remettent à nous aussi pour témoigner de leur détresse tant on est loin en réalité de l’inévitable : « pas de soucis » dont ils nous abreuvent pourtant à longueur de journée.

Car, des soucis, il y en a. Il y en a même beaucoup pour ces lycéens, pris dans les mailles du filet des réseaux sociaux, empêtrés dans des applications en tous genres, tout cela au beau milieu d’une débauche de : « trucs de fou », « t’as capté ? », « j’avoue » ou encore : « t’es aigri ? » Il s’agit donc de les défendre sans nier pour autant qu’il faut chaque jour lutter plus âprement que la veille pour obtenir d’eux une phrase, une majuscule, un quantificateur ou un seulement un symbole de ponctuation. Pour les sourires, il faut moins insister. Heureusement.

Quant aux équivalences, aux implications… Ces règles de logique élémentaires sont presque toujours des vœux pieux désormais.

En plus des regards, on croise aussi des textes, des articles qui vous réconfortent ou vous révoltent et ce faisant, sont autant d’aiguillons qui vous poussent une nouvelle fois à alerter.

Cette fois, c’est un article extrait du Figaro-Etudiant daté du 11/01/234 5 qui a, par une citation, changé ma lassitude en colère, car voici ce que l’on peut y lire, à propos d’un logiciel d’intelligence artificielle, commandée par le ministère de l’Éducation nationale, qui viendra en complément du cours conventionnel dès la rentrée 2023 :

« Les études réalisées dans ce domaine (ndlr : les sciences cognitives) nous permettent de mieux comprendre comment le cerveau apprend la langue et les mathématiques pour proposer une pédagogie qui optimise l’assimilation des connaissances », indique Thierry de Vulpillières, le directeur général et cofondateur d’ÉvidenceB, Avant d’ajouter :

« Le propre de l’algorithme de l’IAc’est de chercher à susciter le goût de l’effort et l’envie de réussir chez l’élève. Le pousser à réussir un exercice et à accéder au niveau suivant qui sera plus difficile. »

Il faut être lucide. Certains se disent sans doute que cet assistant d’éducation sera une sacrée aubaine, surtout que désormais, lorsque l’on est fonctionnaires et que l’on a du temps libre, on peut, si on le désire, se découvrir une âme de… chauffeur de bus6. Et çà, c’est vraiment bien parce que cela permettra de rencontrer les élèves dans un contexte différent, plus détendu par exemple. Finie aussi à terme sans doute, l’obligation ringarde du bac+5 pour prétendre à une mission d’enseignement puisque, à défaut d’avoir un pilote dans l’avion, il y aura, quoiqu’il en coûte, une machine dans la classe.

Non, il n’y a pas à dire ; il est vraiment sympa ce président et puis il faut reconnaître qu’il pense à tout. Un vrai père de famille. Il y a eu les vœux tout d’abord, charmants et tellement réalistes :

« Nous avons aussi commencé de raviver la confiance dans notre Éducation nationale, notre santé en nous appuyant sur l’énergie et le dévouement de nos enseignants et de nos soignants. Nous poursuivrons avec ardeur durant l’année qui s’ouvre, par des choix clairs, forts, et un travail au plus près du terrain.

Dans les prochains mois, dans nos salles de classe, dans nos hôpitaux, comme chez nos médecins en ville, vous verrez les premiers changements tangibles de la rénovation de notre école et de notre santé. »

Comprendre (car avec le Gaulois réfractaire et potentiellement complotiste, il faut être prudent et surtout « pédagogue ») : on tend vers une école sans profs et un hôpital sans médecins.

Alors bien sûr, cela peut sembler étonnant de prime abord, un peu suspect même, mais pourtant ce sera bien mieux comme çà ; vous verrez. Un peu de patience que diable. Rome ne s’est pas détruite en un jour.

Vous savez, c’est le fameux : « plus vite et plus fort »… dans le mur, dont nous sommes désormais coutumiers.

Et donc après ces vœux de « Bonne Année, » voici, alors que ce n’est même plus Noël, ce magnifique cadeau numérique, un cadeau high-tech, plus autonome encore que Kwyk, et qui entre nous, a autrement plus d’allure que la boîte de masques offerte l’hiver dernier. Plus d’allure même que la dizaine d’autotests gratuits.

Trêve d’ironie…

Car dieu merci, à côté de ces personnes heureuses de déléguer, consentantes finalement dans l’expropriation massive de leurs compétences, il se trouve encore des gens qui, à la lecture de cet extrait, ont comme moi, envie de pleurer d’indignation et de tristesse.

Mais clairement ce ne sont pas les plus nombreux, car l’éducation nationale, c’est moralement 800 000 personnes. Alors je veux bien que cela n’ait pas été un nombre suffisant pour s’opposer à la réforme Blanquer qui allait fatalement détruire le lycée, mais on a un peu de mal à le croire quand il a suffi du courroux d’une poignée de salariés de TOTAL pour bloquer tout un pays. On sait tous pourtant que l’union fait la force ; dommage que ce principe pourtant simple ait été oublié à l’époque, car clairement, ce n’était pas un petit groupe de profs courageux du Sud-Ouest7 qui allait à lui seul pouvoir faire bouger les choses.

Dans un monde non pas idéal, mais juste équilibré, dans une école du Sens, nous n’aurions rien à craindre d’un tel logiciel et surtout pas une concurrence loyale ou déloyale, car il n’y aurait, de la part des élèves, aucune adhésion possible.

Le goût de l’effort, le charme de la controverse, l’éveil de la curiosité, parfois celui d’une passion quand on a la chance de pouvoir la susciter, résultent toujours d’une rencontre humaine, d’un échange avec une personnalité atypique ou attachante. Mais cette interaction autrefois recherchée avec l’enseignant est aujourd’hui trop souvent redoutée, évitée.

En effet, la réforme du lycée, en atomisant les sections et avec elles la notion même de « classe », a emporté du même coup cette complicité qui reste le propre de l’homme et qui faisait tout l’intérêt et la richesse de ce métier. Désormais, tout se perd, rien ne se crée plus, mais se négocie. Le lycée, loin de rassurer, inquiète et ce que l’on veut plus que tout quand on est élève, c’est le quitter.

La réforme Blanquer devait, nous avait-on dit, « bâtir » des ponts entre les disciplines, faire la part belle à la transversalité des savoirs. Elle a, au contraire, érigé des murs dignes des plus redoutables entreprises de fortification. Seuls les plus aguerris, en refusant cette obscurité forcée, cette forme d’austérité du savoir, ont réussi à percer quelques meurtrières…

Le maître-mot désormais dans ce lycée désincarné aux allures de start-up, est : la concurrence, mais sans la stimulation ; la compétition, mais dans tout ce qu’elle peut avoir de malsain.

Une concurrence féroce entre les établissements tout d’abord, mais aussi entre les disciplines, qui avec le temps, sont victimes de leur réputation, car ceux qui ont essuyé les plâtres de cette réforme maudite, parlent et mettent en garde « les 2007 » comme ils disent. Il faut alors redoubler d’énergie pour s’attirer les faveurs des élèves qui ont tôt fait de vous menacer d’abandonner en terminale votre matière si les notes sont trop basses ; si s’inscrire n’est pas assez « rentable » tout simplement.

Quant à penser que le choix des spécialités est motivé par un intérêt réel pour la matière, cela relève du fantasme. En terminale d’ailleurs, on voit se multiplier des couples improbables comme svt/ses choisis pour des raisons strictement « comptables. »

Comme si cela ne suffisait pas, charge en outre aux enseignants estimés trop exigeants de se faire pardonner d’éventuels écarts de conduite en osant les notes « justes » et donc peut-être faibles. Il s’agira alors, pour compenser, de multiplier les devoirs-bonus, ceux de rattrapage ou de leçon histoire d’appâter, d’adoucir le chaland et éviter par là même, les foudres de parents prompts à accuser de plomber, sans y penser, le dossier de leur enfant au risque de compromettre son avenir.

Concurrence entre les élèves enfin, tétanisés par la présence du contrôle continu, rendus intolérants et irritables par cette pression constante de la note ; ces jeunes gens, redevenus pour quelques jours spontanés et gais lorsqu’il s’agissait d’évoquer la coupe du monde de foot, vont désormais jusqu’à taire leurs objectifs d’études pour ne pas donner d’idées aux copains devenus de fait, des rivaux potentiels. Car en embuscade, règne le redouté ParcourSup et son diktat.

C’est parce que le lycée est devenu un lieu où se côtoient et s’ignorent toutes les formes d’agressivité et toutes les sources de frustrations que l’on peut légitimement craindre que l’école hybride prônée par J. Attali soit bel et bien à la porte. C’est aussi pour cela qu’il y a tout à craindre de cette initiative d’une contention numérique de plus en plus envahissante.

Et les maths dans tout cela puisque, avec le français, ce sont elles qui sont visées ? Puisque ce sont elles que nous ne sommes apparemment plus capables de transmettre, au point d’avoir besoin d’aide. Puisqu’en outre c’est bien là mon seul domaine de compétence et que les mathématiques, objets de toutes les détestations, sont au cœur de tellement d’attentions supposées qu’on leur a même consacrées en novembre 2022 des « Assises. »

Et « assis », il s’agissait de l’être confortablement pour entendre Christophe Besse (Directeur de l’Institut national des sciences mathématiques et de leurs interactions — CNRS) remercier, après un bilan chiffré pourtant tragique concernant notamment la sous-représentation des maths pures (section 25) avec l’effondrement drastique du nombre de postes qui en l’espace de dix ans a été divisé par 4,5, Mr Pap N’Diaye pour son engagement. Mais lequel ?

Mr Besse affirmera quelques instants plus tard sans forcément trop y croire que : « Tout le monde aime les maths, mais ne le sait pas » (à tenter auprès des élèves, pourquoi pas ? mais j’ai quand même quelques contre-exemples en tête), avant d’oser un slogan pour le moins inattendu : « Le monde a envie de maths, » qui n’est pas sans nous rappeler le malaisant : « On a très envie de vous » des Jeunes avec Macron. J’étais finalement plus à l’aise avec la version initiale : « J’ai très envie de vous emmerder. »

Toujours est-il que bien que je sois convaincue de la sincérité de ce monsieur, si je devais consacrer un défenseur des maths, c’est vers le prix Nobel de physique Alain Aspect que je me tournerais bien plus volontiers, car il parle de « travail », « d’effort », « du désir de comprendre », « d’envie », « de passion et de patience » ; pas de compétitivité, d’objectifs à atteindre, d’entreprises à conquérir ou de parts de PIB :

Alors oui, sans surprise, les maths agonisent ; elles dépérissent et comment pourrait-il en être autrement lorsque en terminale, ce sont rien de moins que 9 grands thèmes qui doivent être « traités » (bâclés) en l’espace de quelques mois, l’épreuve de spécialité étant programmée mi-mars (du 20 au 22 mars 2023 plus exactement). Une aberration de plus de cette réforme en tous points absurde qui verra son funeste apogée à compter du 19 juin avec l’imposture du Grand Oral, changé en mauvais concours d’éloquence, car, à compter de cette année, les élèves n’auront plus le droit d’utiliser le tableau comme support pour leur exposé. Il ne manquerait plus qu’il y ait du contenu !8

On veut de l’artificiel. C’est pourtant facile à comprendre.

Le fait est qu’il est bien difficile de s’arranger avec la réalité, car les maths sont et resteront une discipline littéraire avant d’être numérique et surtout une discipline du temps long, même si c’est impopulaire dans une société où il faut aller vite, où tout se règle à grand coup de QCM et où il est mal vu de discuter, d’argumenter, de démontrer.

Les notions en maths ont besoin d’infuser ; elles sont besoin d’être observées dans différents milieux, différents contextes. Les objets mathématiques, bien qu’abstraits, ont besoin d’être manipulés. Quant aux erreurs, il leur faut de la place pour être commises puis réparées, car plus que tout, ce sont elles qui sont riches d’enseignement et conduisent à une compréhension complète et définitive. Ce sont elles qui nous font progresser que l’on soit prof ou élève.

Ce temps, nous l’avons bien compris, on ne veut pas nous le donner et en réalité, on ne souhaite pas nous le rendre. En dédommagement, on préfère investir dans une IA qui promet de nous en faire gagner, en l’optimisant.

Mais tutelle ou pas, le programme est tellement démesuré à défaut d’être ambitieux, que cela contraint, condamne à un enseignement dégradé et maltraitant auquel on a honte de participer ; que l’on a honte de dispenser, faute de le cautionner.

Un enseignement présenté de plus en plus fréquemment en « séquences » avec des thèmes tronçonnés, un programme parcouru de manière aléatoire, sans souci de cohérence, à raison du rythme infernal d’une notion par semaine, ne laissant de fait aucune chance aux élèves d’assimiler les outils abordés de manière pérenne.

C’est quoi le concept exactement quand, en première, on consacre quelques heures à l’aspect local de la dérivation avant d’enchaîner la semaine suivante sur la trigonométrie, suivie des probabilités, de l’aspect global de la dérivation puis enfin du produit scalaire ? Qu’est — ce qui peut bien motiver la décision de traiter les primitives en octobre et la continuité en janvier ? Je ne comprends pas.

Les défenseurs de cette stratégie suggèrent que cela rend les choses plus digestes ; sauf que les maths sont faites de structures et de correspondances.

Alors bien sûr, il y a toujours des élèves dociles ou résignés, souvent indifférents en réalité, qui ingurgitent la mixture sans passion et sans haine ; mais pour d’autres, en revanche plus impliqués, ces sauts de puce permanents exaspèrent et découragent.

Alors de grâce, STOP à cet enseignement, « ambiance Tontons Flingueurs » avec des chapitres éparpillés façon puzzle.

Car si l’on a bien une certitude, c’est que l’on est en train de dégoûter durablement ces jeunes de cette discipline alors que dans le même temps les effectifs fondent comme neige au soleil. Et ce n’est pas cette n-ième manipulation de l’1 h 30 de maths citoyennes (???) obligatoire en première à compter de la rentrée 2023 qui changera quoi que ce soit. Que cet ajustement de dernière minute ait les faveurs de Monsieur Pierre Mathiot (l’atout Blanquer à l’époque), directeur de Sciences-Po Lille, devrait suffire à inquiéter.

Quant à baisser encore le degré d’exigence en maths complémentaires et donner un accès plus large à cette option indépendamment du cursus de première, personne ne sera dupe de cette augmentation artificielle des effectifs.

Mettez fin à l’obligation d’abandonner une spécialité en terminale et l’on retrouvera les filles que tout le monde semble s’inquiéter de voir disparaître alors que l’on sait bien que les facs de médecine recommandent en grande majorité d’abandonner la spé maths au profit du couple physique/svt.

En mathématiques, on l’aura compris les effets de la réforme sont donc dramatiques et les conséquences dans le supérieur vont être dévastatrices avec, à terme, la fermeture en cascade de classes préparatoires9 d’ores et déjà largement boudées par les élèves. Comment reprocher cette frilosité à des jeunes gens bien conscients que le lycée ne joue plus de tout son rôle de tremplin vers le supérieur ?

Quant à former des ingénieurs de qualité, autonomes et créatifs, il ne faudra plus y compter. Tout au plus, par le conditionnement mis en place dans le secondaire, cette méthode globale appliquée aux maths et le « savoir-reproduire » à défaut de « savoir-faire », on peut espérer obtenir des promotions de « magasiniers de luxe ». À voir ensuite si les grands groupes, si courtisés, s’en contenteront ou s’ils préféreront eux aussi, des employés virtuels…

Mais il convient de relativiser, car après tout, des maths pour quoi faire10 ? Alors que vous pouvez être ministre de l’Économie et des Finances et ne pas savoir ce qu’est un hectare. Alors que vous pouvez gouverner un pays de 67 millions d’habitants en maîtrisant seulement trois chiffres : 4-9-3.

Nous sommes donc fin prêts à entonner avec les Goguettes (en trio, mais à quatre)11:

« Dans l’instruction, c’est la fin de l’abondance ; c’est la ruinance, c’est la ruinance. Mais nous en France, on a pris un peu d’avance ; c’est la ruinance, c’est la ruinance. »

Karen Brandin
Enseignante en structure indépendante
Docteur en théorie algébrique des nombres


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⚠ Les points de vue exprimés dans l’article ne sont pas nécessairement partagés par les (autres) auteurs et contributeurs du site Nouveau Monde.

(41 commentaires)

  1. Le problème majeur de l’éducation…. ce sont les profs.

    Il faut avoir discuté avec eux au sujet d’éducation et d’instruction, pour réaliser ce qu’ils pensent de vous, simples mortels, les parents qui les emmerdent.

    Il faut les avoir vu comment ils ont été très très majoritairement pro-cyclique dans cette gestion de la crise du covid, comme ils sont devenus à même proportion des alliés de sélansky conchiant les « russes ». Il faut les avoir vu faire la propagande des vaxXxins et ont été de petits kapos de cour d’écoles à tracer les cercles dans les cours, à interdire les toilettes, à interdire de parle à la catine quand il restait la cantine.

    Et après avoir maltraité les enfants pendant ces 2 ans, ils se sentent l’alpha et l’oméga de l’enseignement ? après avoir méprisé les parents, ils pensent que les parents vont venir à leur aide ?

    Tout se paie un jour, et cela arrive. le karma qu’ils disent.

    ps : les maths ne sont pas plus important que la géographie ou les travaux pratiques. cela dépend juste du prof et de l’attention qu’il porte, non au programme, mais à ces élèves.

    1. Avant d’être une science, les maths sont d’abord un langage incontournable, celui du quantitatif. Les langues maternelles sont d’abord le langage du qualitatif avant de devenir de la littérature, romans, poésies, documentaires, journalistique etc tout comme les maths sont un langage avant de donner naissance à une science indispensable à toutes les autres, physique, chimie, biologie, astronomie, démographie et aussi la géographie etc… On n’y peut rien, le quantitatif est partout et les langues maternelles ne peuvent le traiter valablement. C’est ainsi, c’est structurel.

      1. Je crois que vous ne voulez pas comprendre. probablement votre amour des statistiques.

        L’objectif de l’instruction est de développer le cerveau du petit humain humain : lire écrire compter. mémoriser, classifie, raisonner, déduire, induire, inférer.

        Chacune des matières apporte ses pierres à l’édifice. Décider que LES maths sont le plus important, c’est juste rester dans l’après 2nde guerre mondiale qui a sélectionné en france sur les maths pour faire des ingénieurs et maintenant c’est le on a toujours fait comme ça. un truc d’un autre siècle.

        Votre conception de l’apprentissage est auto centré sur les maths. Pourtant, les meilleurs médecins, ceux d’avant était ceux qui venait des humanités. Et nos médecins « scientifiques » (lol) actuels sont ceux qui parés dans leur « quantitatif qui est partout » ont génocidé avec acharnement et consciencieusement une bonne partie de la population pendant le covid.

        Comme quoi le quantitatif, là il a surtout tué.. en grande quantité.

        … C’est ainsi c’est structurel…. oui comme tous vaxXxiné, tous protégé… c’est ainsi, c’est structurel.

        1. Je vous remercie pour vos interventions herve_02 mais je pense que vous nous comprenez mal. On ne revendique pas les maths toutes puissantes, pas plus qu’on ne hiérarchise les disciplines. Si les maths ont été présentées comme une matière de sélection, elles n’y sont pour rien. On souhaite simplement le retour à un enseignement digne, des maths comme du reste. Je suis fatiguée de la ténacité de la rancune contre une matière qui n’a rien demandé. Ne tombez pas dans le piège de l’intolérance que vous dénoncez. Comme vous, j’ai été et reste écoeurée par la chasse aux sorcières qui a sévi et persiste contre les voix discordantes durant la crise sanitaire. Comme vous, je suis effarée et j’ai honte pour le monde scientifique lorsque je lis dans le Quotidien du médecin du 18 Décembre 2022 :
          « Des réfractaires (les soignants non vaccinés) qui agacent visiblement du côté de la rue Bonaparte. « Le prétendu manque de recul pour juger de l’efficacité et de l’innocuité des vaccins n’est plus un argument recevable après que 7,3 milliards de doses ont été administrées dans le monde en moins de deux ans » tacle l’Académie qui lit également dans le refus vaccinal des motifs d’ordre politique. « 
          Mais si cela peut vous rassurer, la formation en maths des médecins est quasi-inexistante (quelques heures de statistiques et de manipulation de tests d’hypothèses en première année) ; c’est peut-être un problème justement car une formation plus dense permettrait potentiellement d’éviter bon nombre de raccourcis de raisonnement terriblement délétères.
          Bien Sincèrement,
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          1. je crois que vous ne réalisez pas ce qui est dit, tout cet article est une ode aux maths et Mr guennebaud que je suis sur son blog depuis des années nous explique : »les maths sont d’abord un langage incontournable … On n’y peut rien, le quantitatif est partout et les langues maternelles ne peuvent le traiter valablement. C’est ainsi, c’est structurel. »

            Ainsi contrairement à ce que vous pensez, cet article et ses interventions sont la sacralisation des maths comme LA science inéluctable.

            je rigole doucement à l’explication sur les vibrations en musique avec cette phrase admirable « les compositeurs ne s’occupent pas des rapports numériques mais ils le font en fait sans s’en rendre compte, à l’oreille ». ruinant en une seule phrase l’apport des mathématiques à la chose. D’ailleurs si on veut être précis les quintes (piano et guitare au moins) ne sont pas justes parce que cette vibration ne se divise pas « comme il faut » pour tomber juste. Ainsi il y a un renversement de situation, les maths qui sont UNE manière d’expliquer le monde (au moins une partie) sont devenus, pour certain, une manière d’enseigner le monde. C’est une hérésie. Mais cela ne veut pas dire que les maths apportent une autre manière de raisonner, une abstraction plus « rapide » et un apport indéniable à l’enseigement. mais ce n’est pas le sujet ici.

            D’ailleurs cette hérésie, servant à « construire » une élite (dans sa capacité à obéir aux règles – discuter avec un ingénieur si vous n’êtes pas sous prozac), éloigne une grande partie des élèves de la matière. J’ai connu des 4ème incapables de faire la différence intellectuellement entre une addition et une multiplication et j’en connais un autre incapable de différencier périmètre et aire. Mais l’hérésie d’expliquer que 3×3 c’est en fait 3+3+3 doit être assez responsable de cela.

            Les maths sont ma matière préférée, la seule que je « donne » en cours particulier et la principale dont je m’occupe en instruction en famille de notre dernier enfant. Donc m’imaginer en anti-math est de mon point de vue une hérésie.

            Je fais juste remarquer que cette sacralisation est en partie due au fait de la profession de la personne. Allez demander à un prof d’art plastique ce qu’il pense des maths et à un prof de math ce qu’il pense du théatre à l’école.

            Ainsi, je trouve que les maths devraient être intégrés à chacune des matières (une sorte d’interdisciplinarité) donnant ainsi à chaque enfant une possibilité de rentrer dans la matière suivant ce qui l’intéresse. Je n’ai pas d’avis sur l’enseignement des maths par les professeurs, ils suivent les instructions.

            Lorsque l’on regarde le programme des compétences, les maths sont un langage au même titre que le français, les langues, les arts et le sport. Dire qu’ils sont partout me semble un poil exagéré, disons qu’on peut en faire partout. Mais on peut aussi faire sans…

            C’est une matière comme les autres. Et de mon point de vue, il est plus important pour les enfants d’apprendre la VRAIE histoire (pas la propagande) avant les maths.

            1. Disons que les mathématiques devraient surtout être enseignées adéquatement aux personnes qui les utilisent ensuite dans la pratique (spécialement les ingénieurs et les scientifiques), ceci en se concentrant sur les outils et domaines mathématiques correspondants. Il est par exemple inutile d’enseigner la topologie à tous les physiciens, surtout lorsque cet enseignement est délivré par un prof qui ne domine visiblement pas le sujet. La plupart d’entre eux n’en auront nul besoin dans leurs recherches.

              1. Pour accéder au raisonnement mathématiques il faut construire des circuits adéquats de neurones. Il est bien établi, et d’abord par l’observation, que si on débute tardivement l’apprentissage des maths, ces constructions de circuits de neurones seront beaucoup plus difficile à établir. On a souvent parlé de ceux qui ont la bosse des maths et de ceux qui ne l’ont pas. C’est une image qui correspond en fait à une réalité plus profonde qu’on ne l’imagine.
                Décider par exemple de débuter les maths à 25 ans quand la personne découvrira qu’elle en a besoin sera l’échec assuré. Par contre, il serait possible de débuter la géographie à 25 ans ou même à 40. En un mot, il est possible d’apprendre beaucoup en géographie avec les seuls moyens du bord, c’est à dire les circuits de neurones déjà en place. Les circuits qui ont été construits avec l’étude de la littérature par exemple permettront aussi d’étudier la géographie. Par contre, ces circuits ne permettront pas d’avancer bien loin en mathématiques. C’est une réalité neurologique pourrait-on dire.
                Il y a les disciplines formatrices de ces circuits avec en tout premier bien sûr la langue maternelle avec laquelle on forge les modèles théoriques qualitatifs fondamentaux : le chat est un modèle théorique ; disposant de ce modèle et observant un animal, on décide si c’est un chat ou non par comparaison avec le modèle théorique. Très jeune, l’enfant procède ainsi à un test qualitatif analogue au test statistique sur des nombres : mon village a-t’il voté comme la France prise comme modèle théorique. De même, le rouge, l’audace, la témérité sont des modèles théoriques. Ce personnage de roman ou de la réalité est-il courageux ou téméraire ? Si on ne dispose pas des modèles théoriques on ne peut pas répondre à la question. Ainsi, le test qualitatif est une propriété de notre cerveau. Nous faisons cela des centaines de fois par jour et les enfants très jeunes.

                De même, pour faire des maths, même élémentaires, il faut créer de nouveaux modèles théoriques car ni la littérature ni la géographie ni l’histoire ne permettent de les créer. C’est cela qui est difficile car si on est trop âgé on rechigne à forger de nouveaux modèles. On veut traiter toute question en puisant dans les modèles théoriques dont nous disposons. Je le vois très bien avec les difficultés que je rencontre pour faire comprendre les erreurs énormes commises par l’épidémiologie quand elle utilise (très souvent) les tests statistiques. Faute de modèles adéquats, les interlocuteurs ne comprennent pas et, trop âgés, ils ne veulent plus retourner à l’apprentissage pour en former de nouveaux. Ils veulent tout comprendre avec les moyens du bord alors que c’est impossible. C’est là le problème car l’apprentissage de nouveaux modèles demande une répétition astreignante comme pour apprendre à nager à 50 ans. Cette répétition, comme un entrainement sportif, n’est plus acceptée au delà d’un certain âge. Je le constate tous les jours, y compris sur moi-même bien que je sois conscient de la problématique.

              2. Oui, car le mental humain se trouve face à un problème que l’on peut traduire en termes de cristallisation. Au départ on peut le comparer à de l’eau liquide, mais plus on avance en âge et plus l’eau se transforme en glace. D’où l’intérêt d’un apprentissage plutôt basé sur l’adaptation, l’improvisation, le système D, le goût de la découverte de nouvelles ressources et de nouveaux modèles, la remise en question de l’acquis, etc., car notamment les mathématiques représentent un domaine bien trop vaste pour pouvoir engranger mentalement tous ses théorèmes, ses mécanismes, ses outils…

              3. De l’eau liquide qui se transforme en glace rigide, c’est une bonne image !

              4. Et l’on arrive sur la vulgate éducation nationale, ou il y a un âge pour apprendre les choses. C’est un mensonge et ce mensonge à pris corps lorsque l’on a industrialisé la chose éducative : tous les enfants apprennent la même chose au même moment et de la même manière et celui qui est en avance (troublions) ou en retard sont relégués dans des voies de garages. Il faut donc le justifier, d’ailleurs certaines maîtresse (rencontrées pendant nos inspections IEF) affirmaient qu’il n’y avait AUCUNE différence entre les enfant né en janvier d’une année et ceux nés en décembre. 1 an d’écart et pas de différences… cela va à l’encontre de l’age pour apprendre les choses (ils disent cela aussi pour la lecture et l’écriture)

                On sait maintenant que le cerveau est plastique jusqu’à la mort. On peut apprendre le chinois à 85 ans. je ne crois pas à ce mythe. double mythe de la « spécificité » des maths…. défendu par ….. un chercheur cnrs qui cherche sur les maths.

                je crois que perdu dans votre prison mentale des maths matière au dessus de toutes vous fait tourner en rond. oui il est plus facile d’apprendre quand on est jeune. Et alors ? Oui quand le cerveau est formé il a tendance à utiliser ce qu’il sait déjà et donc il est plus « compliqué » d’apprendre des choses en rupture… Il se dit que l’oreille absolue se forme avant 7 ans, surtout par la chant (juste)

                Et bien appliquons le à votre raisonnement. Vous êtes « vieux » et vous « SAVEZ » que les maths faut les apprendre jeune à l’école… Il est compliqué pour vous de changer d’avis à propos de cette question. La question est : quels maths ? à quel niveau et pourquoi faire ? Attention, je ne dis pas qu’il ne faut pas enseigner les maths, je dis juste que c’est une matière parmi d’autres. L’élever au pinacle des matières est, de mon point de vue, une erreur stratégique.

                Ainsi, je ne pense pas que les maths que vous envisagez soient les maths que l’on enseigne à l’école. Et nous parlons des maths que l’on enseigne à l’école. Grand bien vous fasse que vous faisiez des équations du second degré pendant que vos camarades en étaient encore au premier degré. (je travaillais sur les bouquin prep hec avec les dessins de mathieu en terminale B )

                Maintenant prenons le problème à l’envers. Imaginons même, expérience de pensée que apprendre les maths jeune « forme » le cerveau d’une certaine manière qu’il est difficile de faire ensuite (alors qu’on SAIT que les chemins neuronaux peuvent se former à tout âge, il suffit d’être _enthousiaste_). Dans cette crise du covid, la « majorité » des scientifiques à penché pour l’obéissance aveugle à la doxa de l’état, celle qui tuait des gens, ce que l’homme de la rue pouvait voir – et cela continu. Pas certain que former des cerveaux comme cela est une bonne chose. je répète, les meilleurs médecins étaient ceux qui venait des filières littéraires.

                Il suffit de voir ce que le CNRS est devenu pendant cette pandémie (les positions et « études » sur le covid et les vaxXxins) pour imaginer la « somme » de savoir qu’il doit y croître.

              5. Le fait que de nouveaux circuits neuronaux puissent se former à tout âge ne démontre pas que cette formation soit toujours aussi facile qu’elle l’est dans l’enfance.
                L’expérience tend à démontrer que plus une connaissance (fondée ou mensongère) est présente depuis longtemps, comme la théorie virale, et plus il est difficile de la remettre en question, autant individuellement que collectivement.

              6. Un prof universitaire de géologie me dira que dans sa discipline il avait besoin de maths. Il reconnaitra que s’étant mis tardivement aux maths il avait beaucoup de difficultés. Pas étonnant.
                Oui, la géologie ce n’est pas uniquement classifier les roches, c’est aussi étudier et prévoir la circulation de liquides comme l’eau ou le pétrole à travers les roches et cela demande des maths.

                On peut apprendre à nager à tout âge mais l’expérience a démontré qu’à 50 ans c’était beaucoup plus difficile qu’à 8 ans.

                Quand nous échangions sur l’enseignement pour les étudiants de SVT, un prof de biologie dira qu’il suffirait que les étudiants apprennent les maths dont ils ont besoin au moment où ils en auront besoin. C’est une vue de l’esprit avec l’échec assuré qui montrait qu’un prof de bio n’avait pas forcément tout compris de l’être humain. Si les étudiants n’ont pas développé au préalable les circuits de neurones nécessaires, ils ne pourront pas, en tout cas certainement pas dans un délai court. Ces circuits ne peuvent se construire que par la répétition d’exercices, comme on forge ou assouplit des muscles pour coordonner des gestes comme le lancer du poids par exemple avec une rotation dans un cercle suivie d’une poussée coordonnée débutant par les pieds puis les jambes, le bassin …. pour dérouler progressivement mais le plus rapidement possible une poussée avec tout le corps en l’achevant par le bras et la main. Ce n’est pas simple du tout.
                Un autre moyen qui permet d’accélérer le processus est la visualisation mentale et même de s’endormir en paix face à la difficulté rencontrée pour travailler dessus pendant le sommeil. Mais on ne peut pas découvrir comment faire sans s’y être exercé de nombreuses fois auparavant.

                Quand j’étais minime, je m’entrainais dans mon jardin avec un poids de 4 kg afin de réussir en triathlon athlétisme, le poids étant mon point faible. Je lançais à 10m, 10,50m mais ne pouvais aller plus loin. Je lançais tous les jours. Je sentais que j’avais progressé et pourtant je n’allais pas plus loin. Puis soudain, sans transition, 12,50m ! 2 mètres de plus, je n’en revenais pas ! Lancer confirmé par les suivants. J’avais franchi un palier en le préparant par un entrainement acharné et régulier. C’est aussi ce que j’ai maintes fois constaté au cours de mes études, en particulier en maths : il y avait comme des paliers à franchir. La progression n’était pas continue. Soudain, une compréhension nouvelle se faisait, après avoir été longuement préparée sans savoir qu’elle se manifesterait un jour. En fait j’avançais dans l’obscurité ou plutôt c’était comme un escalier obscur débouchant soudain sur un étage plus lumineux. Puis pour repartir dans un nouvel escalier tortueux.

                Mon père aimait parler des ponts aux ânes, les ponts que les ânes ne peuvent franchir. Il avait jalonné mon parcours (jusqu’au bac) de ponts aux ânes en essayant d’observer si je les franchissais …J’ai vu mon parcours en maths comme un sportif avec des paliers successifs à franchir ou pas pour accéder à une nouvelle compréhension et de nouvelles possibilités.

                Un exemple de pont aux ânes en statistique : le test cas-témoins où, pour étudier l’effet d’une vaccination (par exemple) par rapport à une maladie on compare rétrospectivement les proportions de vaccinés parmi les malades et parmi les témoins non malades mais dont certains ont été vaccinés. Beaucoup confondent avec les petites souris de laboratoires avec un groupe vacciné et un groupe témoin non vacciné où l’on compare les nombres de malades dans les 2 groupes. J’ai même échangé avec une épidémiolgiste qui fut membre du conseil scientifique de l’agence du médicament et qui n’avait pas compris le principe d’un test cas-témoins !!! Elle croyait que les témoins ne pouvaient pas être exposés (cad vaccinés ici) !!! Pourtant la médecine est friande des tests cas-témoins. On se demande comment elle pouvait accomplir sa mission à l’agence du médicament.

              7. Oui.
                Il y a une loi concernant la matière (jamais démentie depuis sa découverte), celle d’entropie. La matière s’use en quelque sorte et le corps est matériel, même si on peut aussi le voir comme une structure ou organisation énergétique condensée. Le corps et le cerveau voient leur habileté décliner avec l’âge. Et même si l’apprentissage peut durer toute la vie, il est généralement de plus en plus lent pour des circonstances et des données similaires.

            2. Pour tout vous dire, comme j’en suis l’auteure, en fait si, je réalise assez bien ce qui est écrit dans ce texte Monsieur. Je vous trouve capable d’une caricature dégradante du matheux perçu comme un bon petit soldat un peu idiot, incapable de créativité et de sensibilité mais pourtant convaincu d’être le maître du monde. Vous connaissez mal l’histoire des maths sans doute et celle des hommes qui les ont faîtes. La caricature que vous dressez est finalement assez insultante ou au moins méprisante : dans un premier temps vis à vis de moi mais cela n’est pas gênant ; par contre cela rejaillit sur mes élèves par ricochet car figurez-vous que c’est à leur demande que ce texte a été écrit et qu’il leur a été transmis. Vous ne le comprenez pas et il est pour vous un prétexte. Je prends acte de votre commentaire.Le seul moment où je vous rejoins, c’est qu’en effet les maths sont une langue étrangère comme une autre et pour la parler convenablement (il ne s’agit de devenir bilingue), il faut pouvoir la pratiquer dans de bonnes conditions. Excusez-nous de défendre la discipline que nous enseignons et nos élèves.

        2. La musique est une harmonie vibratoire que l’on peut composer en poète en quelque sorte et c’est le cas pour tous les grands compositeurs. Mais derrière cette perception sensible de la musique que l’on peut décrire avec des mots de la langue maternelle, il existe une structure vibratoire extrêmement rigoureuse définie par des rapports numériques très précis : chaque note a une fondamentale et des harmoniques reliées entre elles par des rapports de fréquences très précis et aussi des rapports d’amplitude allant en décroissant selon des lois mathématiques rigoureuses.
          De plus, il y aura aussi, pour assurer l’harmonie, des rapports rigoureux entre les différentes notes constituant la composition. Bien sûr, les compositeurs ne s’occupent pas des rapports numériques mais ils le font en fait sans s’en rendre compte, à l’oreille. Pourtant, à la fin de sa vie, Beethoven était sourd tout en continuant à composer et fort bien !!!
          L’homéopathie est fondée sur la loi de similitude entre les propriétés d’un produit et les manifestations d’un malade. Comme pour la musique, l’homéopathie s’est construite « en poète ». Mais la loi de similitude exprime en fait une résonance vibratoire entre le patient et le produit. Pour qu’un produit homéo soit actif il faut qu’il y ait une résonance vibratoire que l’on pourrait tester avec des appareils adéquats. Si la médecine homéopathique avait pu s’orienter dans cette direction, elle aurait eu une dimension scientifique indiscutable et ainsi éviter ce qui lui est arrivé récemment et qui risque de s’amplifier.
          Ceci dit, je n’aime pas du tout la statistique, je reste « maths pures » dans mon esprit. C’est pourquoi je critique seulement l’usage délirant qui est fait des tests statistiques par la médecine (et d’autres sans doute aussi comme en sociologie) avec les conclusions définitives et contraignantes qu’ils en tirent.

          je suis beaucoup plus intéressé par les phénomènes de résonance dans le monde du vivant comme le l’esquissais avec l’homéopathie. Il y a aussi la formidable découverte du physicien français Joël Sternheimer avec la musique des protéines, ce qu’il a nommé les protéodies : il a été établi (pas par lui) que chaque accrochage d’un acide aminé pour constituer une protéine s’accompagne d’une très brève haute fréquence spécifique de cet acide aminé. A chaque protéine on peut ainsi associer une musique (inaudible, heureusement !) constituée de 20 fréquences.En prenant la structure des protéines connues sur un site spécialisé, il a dégradé cette musique inaudible pour en faire une musique audible qu’il jouait sur un piano électronique. Il a pu ainsi découvrir qu’il pouvait favoriser la construction de protéines ou au contraire l’endiguer.
          Il avait été constaté que les vaches auxquelles on faisait écouter du Mozart produisaient un meilleur lait et en plus grande quantité. Il a montré que la protéodie associée au lait de vache c’était « du Mozart ! »
          Cette découverte est utilisée par des exploitants agricoles pour avoir de plus beau légumes et par des vignerons pour lutter contre un champignon l’eska qui ravage les vignobles. On pourrait sans doute l’utiliser aussi pour contrer la fameuse spike du coronavirus.

            1. J’ai rapidement parcouru des liens sur le mythe de la 432 Hz. Vers l’an 2000 j’ai passé un week end avec David Hykes qui nous initia au chant harmonique en 432 Hz. C’est un immense chanteur dans le domaine du chant harmonique comme vous pourrez aisément le constater en tapant son nom.
              Dans les jours qui suivirent j’ai constaté que je n’entendais pas les moteurs des vélomoteurs de la même façon. Je pense que j’entendais une harmonique. Comme je n’ai pas poursuivi l’entrainement à ce type de chant, cela n’a pas persisté. Mais je peux quand même dire, pour l’avoir expérimenté même brièvement, que de chanter en chant harmonique, c’est autre chose quoi que pourraient en dire les détracteurs qui n’ont jamais essayé. Voici un lien vers des extraits de ses disques :

              https://music.apple.com/fr/album/halleluyah/201164630?i=201165196

              MERCI à vous pour m’avoir permis de me rappeler de cette belle expérience. J’ai toujours eu une mentalité de sportif, c’est à dire qui s’entraine, pas du tout celle d’un intello qui discute mais n’expérimente pas, surtout pas sur lui-même.

              1. J’ai pratiqué la guitare et l’utilisation d’un synthétiseur, mais mon oreille n’est guère capable de différencier une musique jouée en 432 d’une jouée en 440. Par contre, elle peut facilement trouver les fausses notes pour une gamme donnée.
                Les harmoniques sont des rapports de fréquences. La note de référence n’y change rien.
                Changez pour un la 456 et votre oreille (ou plutôt votre cerveau) prendra simplement une nouvelle habitude.
                Nous avons un phénomène voisin avec les sons d’une langue. Les langues slaves sont plus riches en fréquences sonores distinctes, en gros deux fois plus que l’espagnol, et le français se situe entre les deux. L’oreille d’un espagnol est ainsi incapable (au moins pendant de longues années) de reconnaître le son U et un Espagnol le prononce OU. De même, les Français ont du mal avec certaines voyelles anglaises et encore plus de mal avec le russe.

              2. Oui sans doute, notre cerveau prendra une nouvelle habitude. Cependant, il y en a qui sont meilleures que d’autres. Si vous écoutez David Hykes, ne serait ce que quelques minutes à travers les brefs extraits proposés, vous vous en rendrez vite compte. 2 jours avec lui et certains ressentis changeaient mais je n’ai pas persisté.

  2. J’apprécie beaucoup la justesse et la pertinence de l’analyse faite par Karen Brandin. Je fus moi-même chercheur en mathématiques (6 ans au CNRS) avec un doctorat ès sciences. J’ai enseigné les maths pures puis aussi la statistique à des étudiants de svt. Je renvoie, pour aller vite, à mon article sur « l’intervalle de confiance, cet inconnu » :

    http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2014/01/22/29012325.html

    J’ai constaté que l’expertise médicale utilisait les maths n’importe comment comme, par exemple la règle de 3 : « 3 choux coutent 3 €, combien coutent 10 choux ? » « Facile m’sieur, 10 € ! » « Non Kevin, 13€ car il y en a 7 à 1€ et 3 à 2 € ! »
    Ou encore en comparant les prix des choux par les prix moyens alors que les choux ne sont pas tous au même prix : cela se produit dans les tests dits cas-témoins avec pour effet de neutraliser des signaux très forts ou d’en faire apparaitre qui n’existent pas !

    http://questionvaccins.canalblog.com/archives/2019/03/17/37184995.html

      1. L’épidémiologie a fait son entrée à l’académie des sciences où elle est représentée par Dominique Costagliola. De même pour la biostatistique et l’immunologie qui est représentée par Jean François Bach qui en est le secrétaire perpétuel.

          1. Ces personnes n’en ont sans doute pas eu connaissance. Cependant j’avais présenté une communication orale au congrès Adelf-Sfsp d’Amiens (octobre 2017) en présence de 120. épidémiologistes ou assimilés dont le président de l’Adelf (Association des épidémiologistes de langue française), la Sfsp étant la Société française de santé publique.

            Vous pouvez lire le résumé et voir le diaporama (muet) sur le site du congrès :

            http://www.adelf-sfsp.fr/?p=15493

            Pendant mon exposé (12mn) ce fut un silence absolu. Il fut salué par de forts applaudissements mais aucune question, silence totale, ils étaient sciés. Alors j’ai esquissé un « ça va ?) Une voix féminine fera un heu révélateur … Le modérateur principal (celui de l’Adelf) va se dévouer pour dire quelques mots embarrassés et pas très convaincants. Il avait le visage défait. Ils étaient sciés sauf une épidémiologiste africaine avec laquelle je vais échanger longuement pendant la pause et qui me laissera sa carte. Elle travaillait à l’institut Pasteur d’Abidjan.

            Le propos du modérateur portera sur le fait que j’avais montré, que l’épidémiologie internationale teste sur des délais en cas-témoins, ce qui est aberrant alors que la bonne modélisation est par une loi de Poisson (exemple : nombre de malades apparus dans l’année qui suit une vaccination, à comparer à l’année suivante).

            Il dira que les études que j’avais citées étaient anciennes (la plus ancienne datait de décembre 2007, 10 ans auparavant et la plus récente octobre 2014) et qu’à cette époque, antédiluvienne sans doute, on ne disposait que du cas-témoins !!!

            Un autre interviendra pour dire qu’on ne leur enseignait pas les lois de Poisson.

            De plus, ils utilisent dans les calculs des cas et témoins pour lesquels le délai n’est pas défini car non exposés (non vaccinés par exemple) ce qui revient à utiliser des souris non fécondées pour étudier une durée de gestation ! Je l’avais dit. C’est implanté dans les logiciels d’épidémiologie.

            Si vous regardez mon diaporama, dans les dernières diapos j’avais mis une citation de Dominique Costagliola qui est à l’académie des sciences et qui dit quelque chose de complètement délirant avec son intervalle de confiance « pédagogique » [1,1 ; 600] pour illustrer son propos.

            J’avais conclu en disant « voilà ce qui arrive quand on a appris la statistique sur logiciel sans formation théorique vraiment assimilée ».

            1. Le contenu limpide de vos articles (sachant que ce qui se conçoit bien s’énonce clairement — ce qui tend à démontrer le niveau de maîtrise du sujet par celui qui en parle) me laissait craindre votre présente précision qui laisse entendre que la science a été corrompue ou transformée en scientisme jusqu’aux plus hauts niveaux. Il y a près de quarante ans lors de mon cursus universitaire se dessinait déjà en particulier la tendance au recours croissant à l’informatique (au moins en astronomie) pour établir les modèles théoriques et les tester au lieu de recourir à des expériences concrètes. Et cela semble avoir gagné pratiquement toutes les disciplines au moins en médecine et dans les sciences dites pures (et même le secteur de la construction pour ce qui est du calcul des contraintes en fonction des structures et des matériaux), avec en plus une fâcheuse tendance à inverser causes et conséquences ou à confondre corrélation et causalité.

    1. Je vous remercie beaucoup Monsieur pour votre contribution et l’intérêt que vous avez pu porter à ce texte. Suite à la réforme Blanquer justement, les notions d’intervalles de confiance et de fluctuation ont été supprimées et avec elles, une application pourtant enrichissante du calcul intégral au travers des lois continues en probabilités car en terminale S, étaient enseignées les lois exponentielle et normales, ce qui permettait aux futurs étudiants de médecine et aux jeunes gens qui allaient s’engager dans des études de SVT d’être moins perdus. 
      C’est tout le côté marketing de la réforme Blanquer ; elle souhaitait faire la part bel aux maths “utiles” (en plus de citoyennes …). Je n’adhère pas pour tout dire à cette obsession des maths appliquées qui tourne à la revanche contre les maths dites « pures » ou fondamentales car cela demande une maturité que les élèves n’ont pas bien souvent ; donc il faut être plus patients, plus progressifs et se familiariser dans un premier temps avec la nature strictement mathématique des objets avant de les plonger dans des contextes où elles vont interagir et permettre de modéliser, de décrire etc … Le cas échéant, il faudra prendre soin de relativiser l’impact que ces modélisations doivent avoir dans des prises de décisions et toujours prendre la peine de les confronter au réel pour les ajuster et les faire évoluer.
       Sauf que les chapitres sur lesquels les élèves ne seront pas évalués dans le cadre de l’épreuve de Mars sont justement : les équations différentielles, les fonctions trigonométriques, le calcul intégral et une sorte de fourre-tout de techniques probabilistes dont une initiation à la loi des grands nombres mais que la plupart des enseignants renoncent à traiter en fin d’année car c’est lourd à mettre en place et très rébarbatif. C’est à dire typiquement, les outils omniprésents dans les cours de prépas intégrées notamment. 
      Autre problème : comment réussir le challenge de garder ces jeunes motivés alors que l’épreuve de spécialité sera passée et que ParcourSup sera derrière eux ? On s’attend à une démission massive avec un absentéisme record et une année scolaire qui s’arrête en réalité fin mars. Les élèves ne s’en cachent pas d’ailleurs. Quant aux nombres complexes et aux matrices, c’est le propre de l’option maths expertes (coeff 2 seulement contre 10 pour le Grand Oral). D’où que l’on se place, et en ayant soin d’être objective, cette réforme est un drame. Elle est indéfendable humainement et scientifiquement. Mais Sciences-Po Lille applaudit des deux mains donc … 

      1. Les maths pures sont d’abord un apprentissage du langage du quantitatif pour pouvoir l’utiliser ensuite efficacement sans trop de risques dans des situations réelles. Les problèmes que j’ai soulevés dans la pratique professionnelle des tests statistiques par les épidémiologistes et les biostatisticiens démontrent clairement que l’usage concret des mathématiques, ce n’est pas si simple quand la formation théorique est insuffisante.

        J’ai donné l’exemple d’une étude publiée dans une revue avec comité de lecture sur les effets d’un médicament anticancer (le 5-FU) où les auteurs proposent un intervalle de confiance binomiale [0 ; 820] alors qu’on démontre aisément que la borne inférieure d’in intervalle de confiance binomiale ne peut être nulle. De plus il avait d’abord été obtenu sur un échantillon 150 fois plus petit : les auteurs n’ont pas hésité à multiplier la valeur observée et les bornes par 150 !!!!!!! Tout cela validé par un professeur de biostatistique universitaire ainsi que par les experts relecteurs de la revue sans parler de tous ceux qui s’appuient sur ses résultats.

        https://www.aimsib.org/2022/01/23/sur-lestimation-des-deces-par-toxicite-de-medicaments-anticancereux/

        Pourtant, il est bien connu qu’un IC (intervalle de confiance) croit beaucoup moins vite que la taille de l’échantillon (en gros proportionnellement à la racine carrée de la taille de l’échantillon).

        Je suis bien d’accord avec vous aussi sur le fait que l’introduction de la loi des grands nombres en terminale fut une catastrophe tout comme le calcul des bornes d’un IC SANS avoir donné la définition d’un IC, cette définition étant « ensemble des valeurs théoriques acceptées par un test d’hypothèse à 5% pour un IC à 95% » alors qu’il était interdit d’enseigner le test d’hypothèse !!!!!!!!

      2. « c’est le propre de l’option maths expertes (coeff 2 seulement contre 10 pour le Grand Oral). D’où que l’on se place, et en ayant soin d’être objective, cette réforme est un drame. Elle est indéfendable humainement et scientifiquement. Mais Sciences-Po Lille applaudit des deux mains donc … « 

        Si je comprends bien c’est « Place aux baratineurs ! »

        1. Le plus triste, c’est que ces élèves, faute d’une réelle compréhension qui serait le garant d’une autonomie à venir, sont complètement tributaires de leur mémoire au point d’être angoissés par cette dépendance et le côté faillible qui en résulte. Pour résoudre une question, ils n’ont qu’un réflexe : se « souvenir » au sens de réciter sur la base d’une question similaire.
          Quand, en moins de deux mois, vous traitez les primitives (sans la continuité), la loi binomiale (sans rappel sur les probas discrètes), le logarithme népérien (avec aucune révision sur l’Exponentielle vue en première ; sauf que l’été est meurtrier et sans les limites, traitées un mois plus tard) et l’aspect vectoriel de la géométrie dans l’espace, on se doute que ce n’est pas fait dans les règles de l’art.
          Le cours, quand il existe encore (sachant que la prise de notes, trop chronophage est marginale bien sûr), a des allures de formulaire tout au plus ; c’est sec, creux et artificiel. Du prêt à consommer. Ce n’est bien souvent plus un cours de maths en réalité. On apprend sur le tas, au travers des exercices avec l’idée, l’espoir presque religieux que cela tienne jusqu’au devoir surveillé ou jusqu’en mars. Comme je le disais à un collègue, dans l’enseignement de proximité que j’ai choisi d’assurer, les élèves osent tout ; on est donc les témoins privilégiés, au travers de leurs questions, de l’ampleur de l’incompréhension et des conséquences funestes de cet enseignement brutal. Une incompréhension parfois tellement vertigineuse, qui vient de très loin en outre, que l’on hésiterait presque à expliquer, un peu comme on évite de tirer sur un fil qui dépasse de peur de détricoter tout le chandail. En effet, les idées sont parfois tellement fausses et depuis tellement longtemps qu’ils sont très perturbés de découvrir qu’ils n’avaient pas du tout compris. Pourtant, ces élèves ont pu continuer leur scolarité sans que cela soit détecté ; ils ont réussi à donner le change, à se « débrouiller ». C’est pourtant ce qu’il faudrait faire : tout reprendre ; tout rebâtir, comme on le dit d’ailleurs d’un patron en couture. C’est vraiment triste. Il y a quelques profs résistants dieu merci qui font au mieux et des élèves parfois bien décidés à comprendre malgré tout. Ils ont bien du mérite. Restons groupés !

          1. « De mon temps », en seconde en 1959, on nous faisait travailler sur les inéquations du premier degré avec paramètre et je m’exerçais, grâce à un livre d’exercices de seconde de haut niveau apporté par mon père, sur des inéquations du second degré avec paramètre, je me demande ce que ça donnerait aujourd’hui si on essayait de faire traiter cela aux élèves, même de terminale.

            A un très haut niveau de responsabilités, ce qu’il convient de distinguer d’un très haut niveau de compétences, il y a confusion totale par les épidémiologistes et biostatisticiens (qui sont des médecins) entre le même test statistique effectué sur des données renouvelées et des tests différents effectués sur les mêmes données.

            Ainsi, en faisant un grand nombre de tests sur des délais (à 6 mois, un an, 2 ans etc …) sur les mêmes données, ils croient, Dominique Costagliola comprise et qui est à l’académie des sciences, pouvoir évoquer un risque de première espèce très élevé alors que pour cela il faudrait faire le même test sur un grand nombre de données renouvelées et indépendantes, ce qui était impossible pour l’exemple auquel je pense et rarement possible en médecine.

            Par analogie avec un dépouillement électoral, après avoir compté le nombre de voix obtenu par un candidat, on déclarait que le fait de compter les voix des autres candidats pouvait changer le nombre de voix obtenu par le premier !!! Pour cela il faudrait aller chercher d’autres urnes bien sûr ! Les commentateurs autorisés et rassemblés en comités officiels comme la Commission nationale de pharmacovigilance font cette confusion dans les commentaires qu’ils ont pu faire sur des études publiées… Oui, oui !!!

          2. « ils n’ont qu’un réflexe : se « souvenir » au sens de réciter sur la base d’une question similaire »

            J’ai des observations avec ça sur des étudiants de SVT. Je leur enseigne la résolution d’équations différentielles du second ordre avec second membre. Pour simplifier ici, je traite en cours l’équation 2x+3=0 puis je leur demande à l’examen de résoudre 7x+5=0. J’ai trouvé au moins 3 copies qui reproduisaient par coeur la résolution de 2x+3=0 sans se montrer capables d’appliquer la méthode avec des nombres différents. Je n’avais jamais vu ça !!!
            J’ai alors conçu des formulaires utilisables pour les examens afin qu’ils n’aient rien à apprendre par coeur, du moins en maths. Il fallait qu’ils montrent qu’ils étaient capables de mettre en oeuvre un processus. Même si le processus est expliqué dans le formulaire, il ne faut pas croire que c’était simple pour eux.
            Quand j’étais jeune j’avais eu 20/20 à l’épreuve écrite de natation où j’avais reproduit parfaitement tous les mouvements exposés sur des tableaux tout autour de la piscine. Mais quand on m’a poussé dans la piscine il a fallu que le maitre-nageur vienne me chercher !
            C’est le problème de la mise en oeuvre, l’expérience sur de très nombreux étudiants m’a démontré qu’il ne suffisait pas d’avoir la méthode sous les yeux pour y parvenir. Les étudiants en sciences de la vie apprennent beaucoup de choses par coeur et c’est encore plus pour les étudiants en médecine. C’est sans doute nécessaire dans ces discipline mais cela « fusille » le cerveau qui ensuite veut tout résoudre par le par coeur : il utilise d’emblée la procédure qui lui est la plus familière. Cela se manifeste, comme je l’ai constaté et décrit ici-même, pas seulement sur les étudiants mais aussi sur les experts à très haut niveau de responsabilités comme par exemple : « Ayant obtenu un test significatif, si on trouve aussi beaucoup de tests non significatifs, c’est que le risque de première espèce était très élevé ! » C’est du par coeur, sauf qu’on n’était pas dans les bonnes conditions pour cela en ayant des tests différents sur les mêmes données.

            1. Le problème de l’enseignement dans nos sociétés dites modernes est qu’il est malheureusement en bonne partie basé sur le par cœur et le bourrage de crâne par de nombreuses notions ou données qui ne serviront plus par la suite à la plupart des enseignés. Alors qu’il vaudrait largement mieux réduire le par cœur aux chansons ou à la poésie (par exemple) et pour le reste enseigner des moyens d’apprendre et de rechercher par soi-même, développer l’esprit critique et d’analyse, le sens de la synthèse, le discernement, l’adaptation à de nouvelles situations, l’utilité de l’analogie, etc. En gros fabriquer des intelligents plutôt que des crétins.

  3. La géographie a son importance bien sûr et il est utile que chacun ait un minimum de connaissances à se sujet. J’ai une anecdote qui date de ma classe de seconde en 1959 : on faisait de la géographie structurelle pourrait on dire, c’est à dire qu’on étudiait la formation des lacs, des volcans …Notre prof de géo nous lisait des extraits d’un ouvrage de plus haut niveau que notre manuel scolaire. Elle nous lit « ….il y en a 12… » Là elle s’arrête pour nous dire « on croirait qu’il y en a beaucoup plus, non il n’y en a que 12 ! Pour souligner cela l’auteur a mis un point d’exclamation après le 12 alors que la phrase se poursuit … » Elle ne savait pas que 12! est une notation mathématique qui désigne factoriel 12 soit 12x11x…3×2 et qui vaut plus de 500 millions. La prof avait raison, il y en avait beaucoup plus mais elle ignorait cette notation. Nous aussi d’ailleurs. Son mari était prof de maths …

    Comme quoi il vaut mieux aussi connaitre un minimum de maths comme de géographie d’ailleurs, pour éviter le ridicule et, comme ici, induire les élèves en erreur.

  4. Tous ces profs qui se plaignent sont les mêmes qui ont sacrifié les jeunes pendant des décennies en appliquant sans broncher les consignes et programmes, pour avoir de bonnes notes durant les inspections, malgré les désastres qu’ils pouvaient toucher du doigt dans leurs classes… Et maintenant qu’on en arrive à les sacrifier eux aussi, alors ça fait tribune ! Qu’on sacrifie les enfants pendant 50 ans, si on y gagne temps libre et conditions de vie, ça va, mais qu’on s’en prenne à nous maintenant, c’est intolérable…

    Que leur répondre à part qu’il est trop tard, et qu’ils méritent leur sort… Et bien pire encore… 

    Depuis 50 ans, depuis que les enfants ne savent plus lire ni écrire ni compter, je n’ai jamais vu une manifestation pour demander de revenir aux méthodes des hussards de la république qui elles fonctionneaient. Non, c’est toujours plus de moyens… Pour les enfants ? Non, pour eux, leur salaire, leurs conditions de travail, etc… Les enfants ne sont que l’excuse… Ils brandissent les enfants devant eux pour se protéger du tireur, pas pour les sauver…

    Et demain on verra pareil les soignants vaccinés dans un hôpital qui se meurt se lamenter sur leur sort, alors qu’ils ont laissé creuver les non vaccinés suspendus pour préserver leur petite personne…

    Elle est belle l’humanité…

    1. Le Système a une telle emprise que la seule manière de ne pas en appliquer les consignes est d’en sortir.
      Il faut être aussi fou que je l’ai été pour cela. Je ne suis resté qu’un an en poste dans l’Éducation nationale française comme professeur certifié et titularisé (alors que j’aurais dû accomplir quatre années supplémentaires). Je l’ai quitté pour écrire un essai qui exposait notamment les causes fondamentales de l’échec du Système en matière d’enseignement (Urane — L’éducation et les lois cosmiques). Un mois avant cela, j’avais écrit une lettre au ministre de l’Éducation nationale de l’époque (Jospin) sans respecter les procédures qui exigeaient de passer par la voie hiérarchique, puis j’ai refusé l’inspection lorsque deux semaines après un inspecteur est venu. Le résultat est que je me suis bien évidemment retrouvé sur liste noire de l’Éducation nationale (ne pouvant même pas enseigner dans le privé) et au chômage sans indemnités.
      Combien de personnes sont assez folles pour agir de même ? Très peu, et c’est compréhensible.

    2. J’vais aller dans votre sens Miniac en contant cette anecdote qui n’en est pas une car très révélatrice. Un de mes enfants reviens de l’école (primaire) avec une leçon à apprendre sur Pasteur. Dans son cahier la photocopie d’une page d’un manuel scolaire sur Pasteur. je l’ai conservée. On y lit que Pasteur avait inventé le vaccin antivariolique !!!!!!!
      Le lendemain à 8h45 je suis dans la cour de l’école face à l’instituteur pour lui dire que … vous imaginez ! Il me répondra : « C’est comme ça dans tous les manuels du primaire. Plus tard, au collège ils apprendront que c’est Jenner un siècle auparavant. Bah…ils auront oublié ! » Pas sûr !
      Les enseignants du primaire savent tous, du moins je l’espère, qu’ils enseignent ainsi une erreur historique indiscutable. Ils le savent mais ils acceptent passivement. Ils ne pensent pas à protester, à demander que cela soit changé. Les rédacteurs de manuels reproduisent cette affirmation sans broncher. Pourquoi ? Avant de les blâmer, il faudrait aussi se poser la question de la chape de plomb qui pèse sur eux. Quel rôle les forces qui dirigent vraiment veulent imposer à l’enseignement et donc aussi aux enseignants ? Tout système cherche à se maintenir et l’histoire est, ne peut être, que le passé raconté par le vainqueur.
      Je pourrais aussi citer des exemples dans les manuels d’histoire. A propos des Cathares j’ai pu y lire « c’était une hérésie, elle devait être combattue ». Les rédacteurs du manuel prenaient ainsi parti. Ils auraient pu écrire : « le pouvoir royal considéra que c’était une hérésie et qu’elle devait être détruite » ce qui serait alors une réalité historique et non pas une prise de position validant ce qui fut entrepris.
      Vous connaissez la chanson de Guy Béart : « Le premier qui dit la vérité, il sera exécuté ! » Alors personne n’ose bouger.
      Pour ma part, j’ai enseigné à l’université où il y avait plus de liberté. Dans un lycée je ne sais pas si j’aurais survécu.

  5. Les maths peuvent aussi nous apprendre la logique, ce qui peut être utile en de multiples circonstances, y compris pour un ministre de la santé et des parlementaires. Voici le raisonnement que notre ministre de la santé avait tenu en mars 2021 devant les députés et les sénateurs. Accrochez-vous bien !
    « Les chats ont des griffes. Ce sont des mammifères tout comme les humains. Donc les humains ont des griffes ! » Oui, oui il a tenu ce raisonnement. Pas avec ces mots là bien sûr mais sous la forme suivante qui est rigoureusement identique du point de vue de la logique :

    « Les vaccins d’avant covid ne provoquaient pas d’effets indésirables (EI) au delà de 2 mois. (C’est faux mais ce n’est pas le problème ici). Nous injectons des vaccins contre le covid. Donc ils ne provoqueront pas d’EI au delà de 2 mois. » Bravo monsieur le ministre ! Bravo aussi à tous les parlementaires qui ont accepté un tel raisonnement sans broncher.

    Pourquoi n’acceptons nous pas la conclusion avec les humains ayant des griffes ? Parce que nous savons tous que la conclusion est fausse. Nous acceptons que le raisonnement ayant conduit à cette conclusion ne soit pas valide parce qu’il conduit à une conclusion fausse. Nous jugeons la qualité du raisonnement sur sa conclusion alors que ce devrait être l’inverse. Dans mon histoire de chats je change une chose :

    « Les chats peuvent digérer la viande. Les chats et les humains étant des mammifères, les humains pourront digérer la viande ».

    La conclusion étant exacte, beaucoup penseront que le raisonnement est parfaitement valide alors qu’il ne l’est pas plus qu’avec les griffes. Ces exemples montrent au moins deux choses :

    1- La langue (française mais pas qu’elle) nous conduit à nous exprimer d’une façon qui ne permet pas de tenir des raisonnements corrects avec certitude. Le mode d’expression courant peut nous tromper ou permettre la manipulation. Je ne sais pas si le ministre était conscient qu’il disait n’importe quoi mais s’il l’était, il était alors convaincu que parlementaires, journalistes et téléspectateurs n’y verraient que du feu.

    2- Nous avons presque tous une forte tendance à privilégier la conclusion sur la démonstration. La conclusion nous parait vraie donc le raisonnement est valable alors que ce devrait être en sens inverse.

    C’est le constat que je fais. Face à une telle situation, on fait quoi ? Je ne sais pas.

  6. Une proposition rapide pour la formation des jeunes (et des moins jeunes), formation du corps, de l’esprit, des émotions ….

    1- La langue maternelle bien sûr ! Pour construire des modèles théoriques indispensables (le chat, le rouge, le courage, l’audace, la témérité sont des modèles théoriques). musicalité des mots par des poésies à réciter et apprendre. Visualisation mentale.

    2- Des maths en insistant sur la logique, le raisonnement et aussi le calcul mental pour développer la visualisation mentale. Le calcul pour la coordination mentale qu’il demande. La seule discipline où l’on peut faire aisément toucher du doigt ce que peut être une preuve avec un papier et un crayon. C’est moins aisé avec la physique ou la chimie.

    3- Musique et chants. Respiration et rythme.

    4- Du sport en insistant sur la coordination des gestes et mouvements, sur la respiration et le rythme.

    Cela pour former l’individu, développer son potentiel.

    Ensuite il sera plus aisé, avec un potentiel mieux maitrisé d’apprendre des connaissances utiles comme l’histoire et la géographie, la physique, la chimie, des sciences de la vie et de la terre, l’astronomie, l’informatique. Mais le faire avec un outils humain non préparé c’est un peu faire faire du sport à des convalescents.

    Il y a des exceptions comme Mozart, Einstein qui n’a su lire que très tardivement. Des jeunes, accrocs d’informatiques, ne font que cela et se forment avec elles.

    Il y a des cerveaux gauches dominants qui liront et écriront très tôt et des cerveaux droits dominants qui sont et peuvent rester longtemps dans l’imaginaire. C’était le cas d’Einstein. Il serait important de repérer les uns et les autres. L’école, l’enseignement de manière générale, sont très fortement orientés « cerveau gauche », les enseignants étant souvent eux-mêmes des cerveaux gauche dominants. La création se fait d’abord dans le cerveau droit pour ensuite se matérialiser par le gauche par un écrit, un dessin, une sculpture, une invention …L’enseignement a une forte tendance à casser le potentiel créatif en gestation en contraignant les cerveaux droits dominants à rentrer dans le rang en passant prématurément à la matérialisation par l’écrit. C’est ça ou le bonnet d’âne que Einstein aurait pu porter.

    Etant un cerveau droit dominant, j’ai beaucoup souffert à l’école puis au collège-lycée. J’ai eu 2 examens de passage pour aller de la 5è à la 4è. En seconde, j’avais le prix d’excellence dans la même classe, avec les mêmes élèves. Il avait d’abord fallu que je me construise en opposition avec les profs et l’enseignement qui « voulaient nous faisait passer par un trou de serrure » comme je me le formulais à l’époque. A l’université (j’ai évité les classes prépas …), il y avait des chercheurs, donc des cerveaux droits eux aussi, alors c’était plus facile pour moi. Je fus enseignant (enseignant-chercheur) mais je ne me suis jamais senti à l’aise dans le milieu enseignant. Le poids du système, relayé par des collègues, était trop pesant et ne me permettait pas d’exprimer ce que j’aurais aimé faire. Une frustration et des regrets, oui sans doute. Aujourd’hui, avec l’évolution que j’ai pu connaitre depuis ma retraite, il y a 18 ans, je pourrais envisager de faire autrement mais c’est trop tard.

  7. Révélations de la BIBLE contre les dictatures  
    https://www.patreon.com/posts/77791157 

    Si au lieu de balles ou de bombes atomiques, le vaccin obligatoire pour tous ceux qui ont une technologie toxique est utilisé 
    https://www.patreon.com/posts/si-au-lieu-de-ou-77736735 

    LES VIRUS, VRAIMENT LES ACCUSATIONS  
    https://www.patreon.com/posts/77861470

     

    The CIA and its massacre protocol 
    https://andreasalvatorebuffa.substack.com/p/the-cia-of-massacres 

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  8. Je viens de regarder un remarquable documentaire d’ARTE Comment les maths ont vaincu Hitler.
    « Comment les maths ont vaincu Hitler  »

    https://www.youtube.com/watch?v=WdxHjoCQpJU

    Il est consacré aux techniques de décryptage des messages codés. Alan Turing, mathématicien solitaire, y a joué un rôle capital. Sa machine à décrypter a permis de changer la guerre. Il a ouvert la porte vers l’informatique et l’intelligence artificielle. Cette dernière a certainement son utilité pour gérer des choses matérielles comme le trafic aérien par exemple, avec la multiplication des drones dans les basses couches.
    Par contre, il y a, il devrait y avoir, une zone INTERDITE : l’humain (et l’animal). NON, on ne doit pas s’autoriser à essayer d’utiliser l’IA, l’intelligence artificielle, pour manipuler les êtres humains comme certains semblent vouloir le faire.

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