La haine en ligne, fléau des médias

Dans son « Panorama de la haine en ligne », la société Netino insiste sur le fait qu’un commentaire sur dix contient des propos haineux sur Facebook.

Sur les pages Facebook des grands médias français, un commentaire sur dix comporte des propos haineux. Le chiffre ressort d’une étude remise au secrétaire d’État chargé du numérique Mounir Mahjoubi vendredi 4 mai.

Réalisé en mars par la société Netino sur la base de 10 870 commentaires de 24 pages Facebook de médias français, ce « Panorama de la haine en ligne » répertorie les différentes catégories de propos haineux sur Internet.

En tête de classement, 45.2 % des commentaires de l’échantillon correspondent à de l’agressivité générique, l’étude citant pour exemple « On s’en fout de cette merde ». Les personnalités publiques, la classe politique et les journalistes semblent particulièrement ciblés puisqu’ils prennent la 2e position du classement, 31.8 % des commentaires haineux leur étant destinés. Viennent ensuite divers motifs de propos haineux en ligne à savoir l’origine ethnique ou la couleur de peau (6.5 %), la discrimination sociale (5.5 %), l’appartenance religieuse (3.5 %), le sexisme et les discriminations plurielles (1.6 % chacun), l’origine nationale/régionale (1.5 %) et dans une moindre mesure l’orientation sexuelle et la discrimination physique.

Plan national incluant la haine en ligne

« Negro, youpin, tafiole, grosse truie, sale aguicheuse…» nous ne pouvons plus tolérer ces mots sur internet ! », a réagi sur Twitter le secrétaire d’État au numérique. Depuis mars, le gouvernement a ouvert ce nouveau front en incluant la haine en ligne dans son plan contre le racisme et l’antisémitisme.

Les pistes envisagées reprennent pour une part les revendications formulées par cinq associations en mars, par exemple l’obligation pour les plateformes hébergeant des contenus français au-delà d’un certain nombre d’utilisateurs à disposer d’une représentation juridique en France, ou encore la fermeture des comptes diffusant massivement et de manière répétée des contenus illicites.

Autre axe du plan : favoriser l’éducation aux médias et à l’information, pour diffuser les outils de lutte contre les propos haineux. Comme souligne le CEO de Netino, de nombreux internautes « tombent dans la violence verbale lorsqu’ils arrivent à court d’arguments ».

Les villes européennes luttent contre la recrudescence des violences discriminatoires

Propos haineux, actes racistes, violence antisémite, agressions de personnes LGBTI : depuis quelques années, les violences discriminatoires montent en flèche. Et les faits sont glaçants. Les acteurs locaux redoublent d’imagination pour y faire face.

Les plateformes en ligne dans le viseur bruxellois

« Il est important de noter que les propos haineux, déjà nombreux sur les sites mentionnés peuvent être démultipliés lorsqu’on prend les pages Facebook personnelles de plusieurs utilisateurs ciblés », note encore le CEO.

Depuis septembre, la Commission muscle les bras face aux plateformes en ligne sur les propos haineux. Malgré des progrès enregistrés en janvier, Bruxelles estime qu’il existe une « marge de manœuvre importante pour mener une action plus efficace », et a publié en mars une série de recommandations à destination de ces plateformes, allant de la définition de procédures de notification plus claires, au développement de nouveaux outils pour détecter et supprimer les contenus illicites en ligne.

Bruxelles muscle son offensive contre les contenus terroristes

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