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Jeu du foulard : Même pas peur !

Jeu du foulard : Même pas peur !
Crédits : Corbis

Mourir… Ils n’y pensent pas une seconde. Pourtant, c’est bien ce que risquent les 10% d’enfants qui pratiquent le jeu du foulard. Pour la première fois, en France, une étude* s’intéresse de très près au phénomène. Menée auprès d’enfants de 6 à 15 ans, elle révèle notamment que les jeunes adeptes ne mesurent absolument pas les risques encourus. Tour d’horizon des principaux enseignements.

1. Une pratique largement répandue

Ils en entendent parler dans la cour de récrée. Et se prêtent au jeu pour faire comme les copains (50%). Un enfant sur dix avoue avoir tenté l’expérience. Et un sur quatre a déjà vu un de ses camarades le faire.

Parmi les 14 pratiques dangereuses répertoriées, le jeu du foulard (51%) et le jeu de la tomate (34%) sont aujourd’hui les plus répandus. Les enfants les pratiquent pour ressentir des sensations extrêmes. Ou plus prosaiquement par goût du défi. Certains s’y plient sous la pression du groupe…

En privant le cerveau d’oxygène, la strangulation ou l’apnée entrainent une brève perte de connaissance. Les conséquences varient en fonction de l’intensité et de la durée du jeu. Ces deux dernières années, 60 jeunes en seraient morts. Principalement des garçons.

2. Des enfants inconscients du danger

Les chiffres révélés par l’étude parlent d’eux-mêmes. 51% des enfants qui ont expérimenté ces jeux de strangulation n’imaginent pas qu’ils peuvent en mourir, 63% qu’ils risquent d’endommager leur cerveau ou encore 75% finir handicapés. Tout juste s’ils savent qu’ils vont s’évanouir ou encore avoir des difficultés à récupérer leur souffle.

En revanche, ceux qui refusent de s’y plier se montrent bien plus clairvoyants : ils sont en effet 82% à ne pas les avoir expérimentés car ils les jugent « très dangereux ». Mieux 93 % savent qu’ils sont susceptibles d’entrainer la mort et 84% un arrêt cardiaque.

3. La prévention indispensable dès la primaire

Sensibiliser dès le plus jeune âge… Devant les résultats édifiants de cette enquête, l’association de parents d'enfants accidentés par strangulation (APEAS) monte au créneau. Sa préconisation : intégrer au programme de sciences des CE2-CM1-CM2 un cours abordant les conséquences de l’absence d’oxygénation du cerveau.

« C’est aux autorités d’engager cette action sur la durée » a précisé Catherine Vince, la présidente de l’association à l’AFP. Un vœu qui risque fort de rester pieu. Fin 2010, le professeur Bertrand Chevalier, chef du service pédiatrie à l'hôpital Ambroise Paré de Boulogne, a rendu un rapport sur le phénomène. Classé, sans suite. Aujourd’hui, les seules actions de prévention menées dans les écoles le sont à l’initiative de l’APEAS. Le ministère de l’Education Nationale se contente de distribuer des brochures…

* sondage Ipsos pour l’APEAS.

Pour en savoir plus : site de l'association de l'APEAS