Passer au contenu

A Anzême, les opposants aux éoliennes sont très remontés contre le rapport d'enquête publique

Par

Les opposants au projet de parc éolien d'Anzême sont en colère. Ils estiment que le rapport d'enquête publique minimise les réticences de la population et des élus locaux. Dans leurs conclusions, les enquêteurs se sont dits favorables à la construction de ce parc.

Les opposants au projet éolien sont mécontents face à ce rapport. Les opposants au projet éolien sont mécontents face à ce rapport.
Les opposants au projet éolien sont mécontents face à ce rapport. © Radio France - Camille André

A Anzême, le rapport de la commission d'enquête, chargée d'étudier le projet de parc éolien, irrite les opposants. Depuis plusieurs années, la société Eco-delta envisage en effet de construire huit éoliennes sur le territoire d'Anzême. Ce projet a fait l'objet d'une enquête publique, fin 2020. Des commissaires enquêteurs ont ensuite été chargés de compiler ces témoignages, des avis d'associations naturalistes et d'interroger le promoteur.

En conclusion, ils se sont dits  favorables à la construction de ce parc, à condition de se limiter à six éoliennes. Mais les opposants estiment que leur rapport minimise les réticences de la population et des élus locaux. 

L'opposition des habitants ne "ressort pas assez"

Pour Muriel Moehring, la situation est simple : " Dans ce rapport, il n'y a pas l'avis de la population". La présidente de l'association AQVA (Agir pour la Qualité de Vie à Anzême) rappelle l'objectif d'une enquête publique : " C_'est pour recueillir le sentiment, les contrariétés, l'avis négatif ou positif de la population vis à vis d'un projet"_, assure-t-elle.

Bref, il faut que ça transparaisse

Au cours de l'enquête publique, la population s'est largement exprimée. Il y a eu 354 contributions, dont 282 sont défavorables au projet. Chaque citoyen a utilisé ses propres mots pour justifier son avis. Or les témoignages ne sont pas cités dans le rapport. Ils sont synthétisés et rassemblés en grandes thématiques. Ce choix gêne les opposants : "Là, on a simplement des résumés, des bribes de phrases et qui sont en général des avis tronqués", tranche Muriel Moehring. 

Le rapport ne mentionne pas l'opposition des élus locaux

La présidente de l'association AQVA est aussi irritée, car le rapport ne mentionne pas l'opposition des élus locaux. En effet, le document précise qu'au début du projet, en 2014, le conseil municipal était favorable à l'arrivée des éoliennes. Mais depuis les dernières élections, le conseil a été complètement remanié. A deux reprises, en juillet et à l'automne, le nouveau conseil a voté contre le projet. "On a un peu le sentiment d'une trahison", déclare Josiane Guerrier, la première adjointe de la mairie d'Anzême. 

Alentours, de nombreuses communes ont aussi émis des avis défavorables. L'agglomération du Grand Guéret s'est aussi prononcé contre. Cependant, le rapport n'en fait pas mention. "Si ça ce n'est pas mis en exergue, on se demande ce qui peut l'être", conclut Muriel Moehring. 

Des incompréhensions sur le fond

Au delà de ces constats, la présidente de l'association AQVA s'interroge. La société Eco-delta a aussi un projet de construction de quatre éoliennes dans la commune voisine, Saint-Fiel. Or ce projet là, vient d'obtenir un avis négatif, notamment pour des raisons environnementales, et à cause des nuisances que cela pourrait générer. Muriel Moehring ne comprend pas la logique : "Les oiseaux qui sont à Saint-Fiel viennent à Anzême. Les Chauve-souris peuvent passer aussi. Les habitations seront touchées à Saint-Fiel comme à Anzême. C'est ce qui est choquant", résume-t-elle. 

Sollicitée, la société Eco-delta n'a pas souhaité s'exprimer. Les commissaires enquêteurs ne peuvent pas répondre à ces critiques non plus, car ils ont un droit de réserve maintenant que le document est terminé. Leur avis n'est que consultatif. Quoiqu'il arrive, c'est toujours la préfecture qui tranche à la fin. Elle a jusqu'au 6 avril pour donner son aval ou enterrer le projet de parc éolien à Anzême.

#MaSolution

Vous avez repéré ou imaginé une solution pour améliorer le quotidien autour de chez vous ? Vous avez identifié des besoins locaux et vous avez des idées pour y répondre ? Avec “Ma solution”, France Bleu vous donne la parole : partagez votre expérience, signalez les initiatives les plus utiles, faites vos propositions et donnez votre avis sur celles des autres. La solution, c’est vous !

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

undefined