Deux religieux ont reconnu avoir mis le feu à un pylône téléphonique, dans la nuit du 14 au 15 septembre à Saint-Forgeux (Rhône), au nord-ouest de Lyon. Selon les informations du quotidien régional Le Progrès, confirmées par le parquet de Villefranche-sur-Saône, ils ont tenté de récidiver la nuit suivante à Ancy, avant d’être interpellés, en flagrant délit, par les gendarmes.

« Un acte isolé et une erreur de jeunesse »

Les deux hommes, âgés de 39 et 40 ans, sont membres du couvent Saint-François situé à Villié-Morgon, en plein cœur du Beaujolais. Placés en garde à vue puis présentés à un juge d’instruction, ils ont reconnu les faits, expliquant avoir agi « pour prémunir la population des effets nuisibles » de la 5G, a expliqué la procureure de Villefranche, Laëtitia Francart.

Mis en examen pour « destruction et tentative de destruction par moyen incendiaire » et « association de malfaiteurs », les deux religieux ont été placés sous contrôle judiciaire. Selon Le Progrès, une porte-parole du couvent a évoqué « un acte isolé et une erreur de jeunesse ».

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« Les ondes sont très nocives à la santé et ils souhaitaient agir pour le bien-être de l’humanité », a-t-elle déclaré.

Capucins de Morgon

La communauté à laquelle appartiennent les deux religieux en question est la maison mère de la famille des capucins de Morgon « d’observance traditionnelle » et s’inscrit dans la mouvance intégriste, de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, fondée par Mgr Marcel Lefebvre en 1970. Née en 1972, cette communauté rejette les réformes de l’ordre liées au concile Vatican II. Constitué en 1983 par le père Eugène de Villeurbanne, le couvent Saint-François abrite une quarantaine de pères et de frères capucins.

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Ceux qui se considèrent comme des disciples intégraux de Saint-François d’Assise, célèbrent en latin et mènent une vie communautaire austère, limitant le plus possible les interactions avec l’extérieur. La famille des capucins de Morgon comprend également le monastère Sainte-Claire et l’école de La Providence, à deux pas du couvent Saint-François. Cette communauté compte parmi ses membres l’ancien supérieur du district de France de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, de 2002 à 2014, l’abbé Régis de Cacqueray-Valménier.