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Sahara occidental : nouvel échec pour l'ONU dans sa quête d'un émissaire

Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU à Genève en 2020.
Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU à Genève en 2020. FABRICE COFFRINI / AFP

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a essuyé récemment un nouvel échec dans sa quête d'un émissaire pour le conflit au Sahara occidental, poste anormalement vacant depuis près de deux ans, avec le refus du Polisario d'accepter un Portugais, ont indiqué jeudi 15 avril des sources diplomatiques.

«Ce n'est pas le premier candidat à être rejeté» par l'une ou l'autre des parties, «c'est le nième», soupire un diplomate sous couvert d'anonymat. Plusieurs autres personnes approchées depuis deux ans ont souvent aussi fait défaut après avoir demandé un délai de réflexion face à la gestion particulièrement difficile d'un conflit qui semble sans fin, selon la même source.

Le dernier candidat pressenti était un ancien ministre portugais des Affaires étrangères, Luis Amado, originaire du même pays qu'Antonio Guterres, selon plusieurs autres diplomates, s'exprimant aussi sous couvert d'anonymat. En vain. Le Front Polisario l'a refusé après avoir étudié ses déclarations alors qu'il était ministre et assuré y avoir vu une inclinaison en faveur du Maroc, selon les mêmes sources. «C'est sévère», juge le premier diplomate, tandis qu'un autre estime que le fait que sa candidature ait été endossée par Rabat «était une assez bonne raison pour les Sahraouis pour s'opposer à lui». Selon une source diplomatique, à l'ONU, «les Américains poussent pour que cela bouge, pour un émissaire» pour le Sahara occidental.

À VOIR AUSSI - Pourquoi le conflit se ravive au Sahara occidental

Réunion du Conseil de sécurité le 21 avril

Cette approche de la nouvelle administration américaine démocrate de Joe Biden tranche avec celle de l'ex-président républicain Donald Trump qui avait à la fin de son mandat en décembre reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental. La politique du nouveau président américain et le sort qu'il entend réserver à la proclamation de Donald Trump n'ont pas été précisés à ce stade. La décision de l'ex-président n'a pas été entérinée par l'ONU qui continue de s'en tenir aux résolutions onusiennes adoptées depuis 30 ans. La prochaine réunion du Conseil de sécurité sur ce dossier du Sahara, à huis clos, est prévue le 21 avril.

Dans le conflit du Sahara occidental, qui s'étend sur plusieurs décennies, le Polisario réclame la tenue d'un référendum prévu par l'ONU en 1991. Le Maroc, qui contrôle environ 80% de ce vaste territoire désertique, propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté. Depuis novembre, la situation s'est tendue après l'annonce d'une rupture du cessez-le-feu de 1991 par les indépendantistes sahraouis en riposte à une opération militaire marocaine dans une zone-tampon de l'extrême sud du Sahara occidental. Début avril, Addah Al-Bendir, le chef de la gendarmerie du Front Polisario, a été tué par une frappe inédite de drone par le Maroc, selon les Sahraouis, une information qui n'a pas pu être confirmée de manière indépendante.

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26 commentaires
  • Bob44

    le

    Le Sahara occidental c'est la façade sur l'Atlantique dont rêve l'Algérie. L'affaire risque donc de durer encore quelques décennies, le Polisario étant armé et financé par l'Algérie.

  • Tati Danielle

    le

    Le PB de cette "région" est un bras de fer permanent entre le Maroc et l'Algérie et aucun des deux n'a l'intention de trouver une solution. L'Algérie est depuis 1962 empêtrée dans ses contradictions gouvernementales de dictature militaire qui ne gouverne en fait pas grand chose, sinon son près carré d'épuisement des ressources immenses de ce pays au profit de quelques uns en s'appuyant pour justifier ses échecs permanents sur les "méfaits de la colonisation française" et le Maroc dont le roi tient le pouvoir d'une main de fer et n'a aucune intention de lâcher quoi que se soit dans ce dossier.

  • anonyme

    le

    L’Algerie a perdu ce long combat pour ce territoire. Rivalité, plus ou moins entretenue par certains lobby mondiaux, en premier lieu le colonisateur commun. Le maitre mot est la legitimite...l’algerie a perdu. Depuis 2 ans, le peuple rejette totalement son régime. La junte militaire aurait voulu que ce soit le peuple marocain qui se souleve contre son monarque...mais le Maroc est une veritable natiln millenaire. Et il a choisi le bon camp pendant la guerre froide..ce ne sont que dernieres gesticulations d un regime aux abois actionnant sa marionnette

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