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Kaliningrad, tête de pont russe en Europe

La Maison des Soviets, l’un des symboles de Kaliningrad, est située en plein centre de la ville. Sa construction, lancée en 1970 sur les ruines du château de Königsberg, reste inachevée. Elena Chernyshova pour Le Figaro Magazine

LES ENCLAVES, CES TERRITOIRES EN PAYS ÉTRANGER (3/7) - Coincé entre la Pologne et la Lituanie, ce bout de Russie, repris à l’Allemagne par l’Armée rouge en 1945, a connu tous les soubresauts de l’Histoire depuis l’époque napoléonienne et reste, pour Moscou, une région stratégique face à la mer Baltique.

De nos envoyés spéciaux Alain Barluet (texte) et Elena Chernyshova (photos)

Emmanuel Kant y a passé sa vie entière. Pendant les quatre-vingts ans de sa longue existence (1724-1804), le philosophe n’a jamais quitté sa ville natale qui s’appelait alors Königsberg, - «Mont Real» -, en Prusse orientale. Ses journées étaient réglées comme du papier à musique, rythmées par l’étude, l’enseignement et par d’immuables promenades - intangibles au point que les gens mettaient leurs horloges à l’heure en le voyant passer. Jamais pourtant, grâce aux journaux et à ses nombreux contacts, le père de la pensée critique moderne ne fut coupé des grands événements de son temps, en premier lieu la Révolution française. Il y a trois siècles, il a donné de sa ville natale, rebaptisée Kaliningrad, une définition idéalisée de l’enclave qu’elle est devenue: «un lieu fait pour l’élargissement de la connaissance de l’homme autant que de la connaissance du monde, et où on peut acquérir cette dernière sans voyager»

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36 commentaires
  • Lets go Brandon

    le

    Personne au monde ne pourra jamais contraindre la Russie , les Hitler ou Napoléon ont essayés en leur temps. erreur fatale, on sait ou ils ont finis.

  • aditec

    le

    Partie 2:
    Les quelques Allemands restés en Prusse orientale après la fin de la guerre ont laissé les Russes mourir de faim. Les enfants dont les parents étaient morts de faim ont fui à travers les bois en Lituanie pour échapper à la vengeance des Russes. Le film allemand "Wolfskinder" dépeint leur destin. Les Allemands qui vivent aujourd'hui dans le nord de la Prusse orientale sont des Allemands ethniques qui ont immigré de Russie et de Sibérie.

  • aditec

    le

    Partie 1 : Pour certains de nos amis français, une vie allemande semble n'avoir aucune valeur. Mais les sacrifices ne peuvent pas être compensés les uns contre les autres. Lorsque l'Armée rouge a envahi la Prusse orientale en 1945, l'exode massif non organisé de la population civile allemande a commencé par une tempête de neige et moins 20 degrés. L'Armée rouge était au centuple numériquement et matériellement supérieure aux défenseurs allemands. Les défenseurs allemands se sont battus avec le courage du désespoir pour permettre à la population civile allemande de fuir. Mon grand-oncle a été utilisé comme "pilote kamikaze" pour défendre la Prusse orientale. Il y est tombé. Ceux qui n'ont pas réussi à s'enfuir ont été violés, assassinés ou plus tard chassés par l'Armée rouge. Avec "l'opération Hannibal", la marine de guerre et marchande allemande a réussi à sauver environ 1 million de civils allemands et blessés de Prusse orientale, qui a été encerclée par l'Armée rouge, à travers la mer Baltique à l'ouest, avec de lourdes pertes. Je veux parler du navire "Wilhelm Gustloff" torpillé par les Russes avec plus de 10 000 réfugiés, dont plus de 9 000 - dont la moitié étaient des enfants - noyés ou morts de froid dans les eaux glacées de la mer Baltique.

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