Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Covid-19 : après le Canada, la France interdit les masques contenant du graphène

L’interdiction concerne trois références de masques FFP2 contenant ce matériau aux propriétés réputées virucides, dont l’inhalation pourrait entraîner des effets sur la santé.

Par Dorothée Moisan

Publié le 05 juin 2021 à 11h18, modifié le 07 juin 2021 à 10h02

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Deux mois après le Canada, la France interdit l’utilisation de certains masques FFP2. Fin mars, le gouvernement d’Ottawa avait le premier ordonné le rappel de plusieurs millions de masques fabriqués par la société chinoise Shengquan. Distribués dans les écoles notamment, ces masques équipés d’une fine couche de graphène avaient provoqué chez certains enfants des difficultés respiratoires, chez d’autres des irritations de la peau, ou encore l’impression de « respirer des poils de chat ».

Le nanographène qui rentre dans leur composition est composé de flocons de carbone de taille nanoscopique. Ultraléger, ultrarésistant et excellent conducteur, il a investi de nombreuses applications industrielles ces dernières années, notamment électroniques. Mais depuis un an, ce sont ses propriétés antivirales qui ont attiré l’attention, poussant plusieurs entreprises à concevoir des masques contenant du graphène, présentés comme plus efficaces contre le coronavirus. Le problème est que ces particules, si elles sont inhalées, sont potentiellement dangereuses pour l’organisme ; elles pourraient notamment détériorer les cellules pulmonaires.

Début avril, quatre ONG ont alerté la Commission européenne de la toxicité potentielle de ces masques disponibles en France et en Europe. A ce jour, aucune décision n’a été prise au niveau européen. En revanche, Santé publique France (SPF), inquiète des cas canadiens de « toxicité aiguë pulmonaire pouvant être liés à l’inhalation de particules de graphène », a opté pour le principe de précaution. Dans un avis publié le 25 mai et mis à jour le 31 mai, l’agence sanitaire demande aux établissements de santé et aux pharmacies de « ne plus utiliser » et de « mettre en quarantaine » les masques de la marque Shengquan. Si, au Canada, le rappel concernait surtout des masques chirurgicaux, SPF fait uniquement mention de trois références de masques FFP2.

Plusieurs experts indépendants

En avril, la firme chinoise se targuait d’avoir exporté en un an près de 600 millions de masques vers l’Europe et d’équiper jusqu’à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, photo à l’appui. Quand on l’interroge sur la toxicité éventuelle de ses masques, la présidente se retranche derrière le fait que ses dispositifs ont été « testés et approuvés » par les autorités de santé européenne et américaine.

En France, la commande publique remonte à avril 2020, raconte SPF, « au moment des acquisitions massives dans le contexte de pénurie de masques ». Selon l’agence sanitaire, le fabricant chinois n’avait mentionné nulle part « l’activité biocide » de ses produits, qui aurait justifié leur exclusion. La présence de graphène était cependant bien mentionnée et les effets négatifs de ce nanomatériau en cas d’inhalation, notamment leur toxicité pulmonaire, sont reconnus par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA).

Il vous reste 33.96% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.