Enquête

Désamiantage : alerte sur le masque

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Les inquiétudes se multiplient depuis trois ans sur une défaillance du Proflow Asbestos, commercialisé par le géant américain 3M, de loin le matériel de protection le plus utilisé sur les chantiers.
par Marie Piquemal
publié le 16 septembre 2021 à 21h15

Et si le masque le plus utilisé par les ouvriers sur les chantiers de désamiantage ne les protégeait pas comme il le devrait ? Le moteur, qui envoie de l’air filtré dans le masque, aurait des baisses de régime, sans prévenir. Ce qui veut potentiellement dire que des dizaines de milliers d’ouvriers dans leurs combinaisons de scaphandre, même en respectant les règles drastiques de précaution (ce qui est déjà un exploit), inhalent des fibres d’amiante cancérogènes, bien au-dessus des seuils autorisés… sans s’en rendre compte. On peut respirer de l’amiante à plein poumons sans ressentir la moindre gêne : les fibres sont invisibles et inodores. L’effet sur la santé est différé dans le temps. Les cancers et autres pathologies ne se déclarent parfois que vingt ou tente ans après l’exposition.

Spontanément, on se dit qu’au moindre doute, vu les enjeux de santé publique, n’importe quel fabricant – toute multinationale soit-elle – prendrait fissa les mesures de précaution qui s’imposent. Au moins pour se couvrir en cas de procès. Surtout, comment imaginer que les autorités publiques une fois alertées puissent tarder à mener des vérifications ? Cela paraît impensable. Et pourtant. La Direction générale du travail (DGT) est informée depuis deux ans d’un problème potentiel sur le masque Proflow Asbestos, commercialisé par le géant américain 3M. Ce masque représente plus de 70 % du marché français. De loin, le plus utilisé donc. De multiples alertes ont été lancées, à plusieurs niveaux. En

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