critique

La pitié dangereuse : Marie NDiaye, l’avocate et l’infanticide

Article réservé aux abonnés
par Claire Devarrieux
publié le 1er janvier 2021 à 18h46

Il y a sept enfants dans le nouveau roman de Marie NDiaye, La vengeance m'appartient. Nous ne risquons pas d'oublier les trois premiers. Jason, 6 ans, a dans les bras sa petite sœur Julia, 6 mois. John, 4 ans, a la tête tournée vers son frère adoré. Leur mère dit qu'elle a tenu compte de leurs sentiments en les disposant de la sorte dans le lit de leurs parents. Ils sont morts. Leur mère, Marlyne Principaux, les a noyés l'un après l'autre dans la baignoire.

A lire aussiMarie NDiaye : «J'ai besoin, pour construire un personnage, de me représenter son enfance»

Voyez «leurs petits corps drus» bien faits pour mettre en appétit la sorcière de Hansel et Gretel. «Leurs corps étaient beaux et nets, à la fois pleins et déliés - des enfants attentivement nourris et dont la chair ne montrait aucune trace de mauvais traitements.» Ce sont des enfants comme on en a déjà rencontré ici ou là dans les livres de Marie NDiaye, par exemple la petite troupe d'Autoportrait en vert, aux «bras parfaits», avec leurs amis aux «membres dodus, la peau bien remplie d'une chair dure, compacte». Mais on se souvient aussi du pauvre Titi maigrichon, pâle et anxieux de Rosie Carpe (prix Femina 2001).

Œil sec

Me Susane, dont le prénom commence par un H mais nous n'en saurons pas plus, Me

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique

Les plus lus